Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4 [= 5]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0296

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
270

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de compositions d’Hubert Robert et son monumental escalier entouré
d’une perspective peinte par Brunetti, dans les entre-colonnements
de laquelle des figures semblent regarder les arrivants.

Les lambris sculptés, dans le style de Louis XV, d'un salon de
l’hôtel n° 65, près de la rue du Bac, étaient assez remarquables pour que
le baron Nathaniel de Rothschild les fît transporter à Vienne. Plus
importantes encore étaient celles de l’hôtel de Chastillon construit en
1708 par Lassurance. Les panneaux qui formaient le grand salon ont
été employés parle baron Ferdinand de Rothschild, pour la décoration
de l’une des galeries de son château de Waddesdon en Angleterre.
Mme la marquise de Croix, à laquelle appartenait cet hôtel, a conservé
une autre magnifique décoration de style Louis XVI, qu’elle a fait
remonter dans la nouvelle demeure qu’elle occupe sur le boulevard
Saint-Germain, dans l’ancien hôtel de Noailles. Ce salon est disposé
en arcades à glaces séparées par des pilastres chargés d’arabesques
sculptées et dorées d’une charmante délicatesse. Un autre hôtel
appartenant à la famille de Gontaut Saint-Blancard, atteint partielle-
ment par le nouveau boulevard avait conservé un charmant salon
terminé en hémicycle à deux fenêtres, dont les sculptures dorées
ressortant sur un fond blanc rappelaient la manière de Boffrand. Cet
ensemble a été récemment cédé par Mme Charcot à M. le comte Pillet-
Will.

Le tracé du boulevard se dirigeant ensuite vers le côté droit de
la rue Saint-Dominique, a fait disparaître ce qui restait du grand
hôtel de Broglie, pour arriver à la rue de l’Université. La nouvelle
voie entraîna la suppression du Dépôt de la guerre qui occupait l’hôtel
construit au xvne siècle par la marquise de Noailles devenue en 1712
duçhesse de Richelieu. Après sa mort l’hôtel retourna à la famille de
Noailles et fut possédé jusqu’à la Révolution par la branche de
Mouchy. Dans la seconde moitié du xvra” siècle la distribution inté-
rieure de cette demeure fut modifiée par l’architecte Antoine et le
sculpteur Pierre-Gilles Cauvet fut chargé d’en décorer les appar-
tements.

La demeure des Noailles-Mouchy se divisait en deux parties dis-
tinctes : le grand et le petit hôtel. Ce dernier, situé entre les jardins
et la cour des communs, se rattachait au grand hôtel par un palier
de l’escalier d’honneur. Lors de la démolition, les boiseries du grand
hôtel ont été acquises par un marchand anglais nommé Pratt qui les a
fait transporter à Londres. La rampe du grand escalier, beau morceau
de serrurerie de l’époque de Louis XIV, a été acquise par M. de Ville-
 
Annotationen