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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4 [= 5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0301

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L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

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du temps qui s’est montré clément envers lui, bien qu’à plusieurs
reprises on ait agité la question de son transfert dans un espace plus
large, où il perdrait vraisemblablement une partie de son effet.

Quelques motifs intéressants se montrent sur les façades d’an-
ciennes maisons de la rue. Au n° 15, ce sont les chiffres entrelacés
du cardinal de Bérulle, placés au-dessus de deux portes en hémi-
cycle et accompagnés d’une frise à rinceaux. Un large mascaron à
barbe et soutenant deux guirlandes de feuilles de chêne, sert de
clef au portail de la maison portant le n° 20. Une autre maison
(n° 49), construite1 à l’époque de Louis XVI, et occupée récemment
par Mme Smith, possède plusieurs de ces bas-reliefs allégoriques, qui
étaient alors en grande faveur. Les plus remarquables représentant
les Quatre Saisons, servent de voussures aux portes d’un grand salon.
La devanture de la boutique d’un marchand de vins (n° 36), a conservé
sur ses barreaux en fer forgé, l'enseigne A la petite chaise, qui remonte
au xviii6 siècle.

Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts occupe
le grand hôtel construit par Cherpitel pour le duc de Rochechouart.
Cette vaste demeure, qui porte tous les caractères de l’architecture
des premières années de Louis XVI, a été modernisée lors de l’ins-
tallation des services administratifs. On n'y retrouve plus qu’un
superbe salon à pilastres corinthiens situé au rez-de-chaussée, dont
les ornements dorés sur fond blanc, sont largement traités. Vis-à-vis,
une seconde résidence connue sous le nom d’hôtel de la Marche-Conty,
est occupée par le ministère du Commerce et des Colonies. La grande
cour intérieure a été refaite alors que l’édifice abritait le ministère
de l’Intérieur; seule la façade donnant sur le jardin a été épargnée
avec ses pilastres, son balcon et son fronton échancré, au milieu
duquel est une figure de la Fécondité entourée de fruits, de fleurs et
de deux génies. Les anciens salons de réception du rez-de-chaussée
ont été refaits à l’exception d’une pièce décorée de panneaux sculptés
et dorés dont les encadrements sont formés par des branchages, et
sur les portes de laquelle sont placées quatre peintures de jeux d’en-
fants dans le goût des dernières années de Louis XIV. On retrouve
dans les appartements du premier étage quelques portes et des entou-
rages de fenêtres, débris de l’ancienne décoration qui font disparate
avec les.tentures de papier peint qui les entourent. Alors que cet
hôtel, où se sont succédé tant d’administrations publiques, était

I. V. Lefeuve, Les Anciennes maisons de Paris, t. IV, p. 85.
 
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