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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4 [= 5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0306

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280

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

remarquable est un salon ovale, dont les délicieux panneaux et le
plafond ont été surchargés d’une profusion de motifs dorés qui
viennent compliquer la pureté des lignes tracées par Boffrand. Les
personnifications des principales villes d’Italie peintes par Baudry, y
remplacent d’anciens dessus de porte du xvme siècle. Dans un salon
voisin, également orné de peintures par Baudry, le centre des pan-
neaux, admirablement fouillés, a été enlevé pour faire place à des
incrustations de bouquets en mosaïque de Florence, dont les colora-
tions sourdes font un contraste choquant avec l’or et la couleur
blanche des lambris. Les panneaux sculptés et la corniche du pla-
fond de la salle à manger ont été complétés par une succession
d’arabesques empruntées aux œuvres de C. Huet, et cette superpo-
sition enlève à cette pièce toute son élégance primitive.

L’hôtel du comte Boucher d’Orsay (n° 66), appartenant actuelle-
ment à M. le comte Duchâtel, a été en partie démoli pour l’ouverture
de la rue Barbet-de-Jouy. Il y reste cependant un grand portail et
plusieurs œuvres intéressantes qui rappellent les goûts artistiques
du comte d’Orsay, dont la belle collection de statues antiques,
confisquée à la Révolution, est presque entière au Musée du Louvre.
Au rez-de-chaussée, on voit un remarquable salon de l’époque de
Louis XVI, dont la décoration se compose de demi-colonnes accou-
plées et séparées par des trophées sculptés. Des frontons à con-
soles et à figures surmontent les portes, dont les panneaux sont
enrichis de fleurs peintes, et la cheminée, du plus charmant goût,
est en marbre incrusté de cuivre doré. Tout le champ du plafond est
occupé par une immense peinture de Taraval représentant VApo-
théose de Psyché. La salle à manger est lambrissée de panneaux
marqués aux chiffres et aux armes de Louis XIV et de Marie-
Thérèse, qui présentent un problème difficile à résoudre. A quelle
époque et pour quelle raison cette décoration, qui rappelle celle des
appartements du Louvre et de Vincennes, a-t-elle été transportée
dans un hôtel de la fin du xviii6 siècle? On a démoli, il y a quelques
années, l’hôtel de Mazarin, devenu ensuite la propriété des Rohan-
Chabot, pour y établir une cité. La porte cochère, dessinée par
Leroux, avait été publiée chez Mariette. Les boiseries sculptées qui
y étaient placées dans les salons ont été vendues par l’adjudicataire à
plusieurs amateurs dont le nom nous est inconnu.

On ne peut rien signaler dans l’hôtel de Castries qui a été saccagé
en 1789, si ce n’est le portail et l’architecture de la cour intérieure.
L’hôtel de Ml,e Desmares, aujourd’hui le ministère de l’Agriculture,
 
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