Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Schlumberger, Gustave: Les nouvelles acquisitions du Louvre, 1, Un triptyque byzantin en ivoire
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0330

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES NOUVELLES ACQUISITIONS DU LOUVRE.

303

byzantine. Sur cent sceaux portant au droit l’image d’un saint, cin-
quante fois pour le moins on peut être certain de retrouver le large
chef dénudé de saint Nicolas, sa longue et quelque peu vulgaire
figure, au front bombé, aux joues saillantes, à la barbe courte et
frisée, aux cheveux également courts et bouclés, couvrant les tempes.
Sur notre diptyque, cette tête est quelque peu idéalisée.

Saint Sévérien, mégalomartyr, subit une mort horrible, à Sébastia,
sous Licinius.

Le registre supérieur du volet de gauche porte encore deux
évêques : saint Jean Chrysostôme et saint Clément d’Ancyre. Saint
Jean Chrysostôme est le premier orateur de l’Église grecque. « Sa
notoriété, dit M. de Linas 1, est trop considérable pour qu’il soit besoin
d’esquisser les principaux traits d’une biographie si répandue; mais
cette tête au front large et dégarni, cette physionomie d’une grave
maturité sous un accent d’une ineffable douceur, cette barbe taillée
en rond, pourraient bien nous offrir, sinon le portrait authentique du
célèbre patriarche de Constantinople, du moins son image approxi-
mative avant que des générations de copistes ne l’eussent entière-
ment dénaturée. » Saint Clément fut décapité dans sa ville épiscopale
d’Ancyre sous Maximien.

Les deux médaillons médians sont ceux des saints Cosme et
Damien, encore deux saints anargyres, portant les mêmes attributs
que saint Pantéléimon, deux saints médecins d’Asie infiniment
populaires en Orient.

Le dernier registre enfin porte saint Grégoire le Thaumaturge,
costumé en évêque, célèbre par ses éclatants miracles et parce qu’il
ne fut jamais martyrisé, puis saint Jacques le Perse ou le Persan.
M. de Linas a eu raison de faire remarquer que le type de ce
personnage est tout à fait étranger et n’a rien de commun avec les
types gréco-romains figurés sur le reste du triptyque.

Sur le revers du panneau central est sculptée une représentation
allégorique fort belle et fort curieuse. Une grande croix, d’un dessin
superbe, à longue hampe, à branches pattées et perlées, ornée au
centre et à chacune de ses extrémités d’une fleur à pétales nombreux,
occupe le champ. Dans les cantons supérieurs se lisent les sigles
traditionnels IC XC NIKA, qui figurent sur tant de monuments de
la belle époque byzantine. Un ciel, semé d’étoiles, domine la scène. I.

I. Linas, Anciens ivoires sculptés. Le triptyque byzantin delà collection Harba-
ville, à Arras, p. U.
 
Annotationen