ANTOINE PESNE.
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Parmi les peintres berlinois contemporains de Pesne et dont il
devenait le confrère, aucun n’a eu d’autre importance qu’une impor-
tance toute locale. C’est à peine s’il se trouve une histoire de l’art
moderne pour citer seulement les noms d’Augustin Terwesten, de
Joseph Werner, de Samuel-Téodor Gericke, de Frédéric-Guillaume
Weidemann, de Michel Probener, de Gédéon Romandon, de Fré-
déric-Guillaume van Roÿe, de Peter de Coxcie et des autres. C’est à
une histoire spéciale de l’art à Berlin, histoire encore à écrire, que
reviendra le devoir de caractériser la part prise par chacun de ces
artistes à la décoration des châteaux royaux et les traits distinctifs
de leur talent ; étude pour laquelle les nombreux plafonds conservés
fournissent, aujourd’hui encore, une très abondante matière.
Quoi qu'il en soit du talent de ce groupe d’artistes, mandés du
nord et du midi, de l’est et de l’ouest, et réunis à Berlin par un roi
ami des arts, il est sûr que tous étaient animés d’un grand zèle et
fort occupés. Le principal objet de leurs efforts était la décoration
des salons de parade que le roi Frédéric Ier avait fait construire par
Schlüter pour célébrer sa nouvelle dignité royale. Quelle part a prise
Pesne dans ces travaux de décoration ? c’est ce qu’on ne peut aujour-
d’hui établir d’une façon précise. Küster, dans son Berlin ancien et
nouveau, mentionne un plafond peint par Antoine Pesne dans une
galerie ornée de peintures et représentant les actions de Frédéric Ier,
et cette mention fait songer à la grande galerie de tableaux du châ-
teau de Berlin, au plafond de laquelle sont, en effet, représentées les
actions de Frédéric Ier; mais on sait que ce plafond a été peint par
Peter de Coxcie. Cependant il est certain que Pesne s’est occupé de
travaux semblables : la preuve en est dans une esquisse à l’huile qui
nous a été conservée et qui représente la Fondation de Cordre de l’Aigle
noir par Frédéric 1er. C’est d’après cette esquisse qu’Anton von Werner
a, de nos jours, peint le grand tableau qui décore l’ancienne chapelle
du Palais de Berlin, devenue aujourd’hui la salle du Chapitre de
l’ordre de l’Aigle noir.
Le tableau de chevalet le plus important que peignit à cette
époque Antoine Pesne, est malheureusement perdu : mais tandis
que, pour le portrait de Kniphausen, nous devons nous contenter
d’une description écrite, de ce tableau de la première période berli-
noise nous possédons l’esquisse, conservée au Musée de Berlin, et
aussi une bonne gravure de Tanjé; et ces deux pièces suffisent pour
nous faire comprendre la haute renommée dont a joui, pendant tout
le xvme siècle, cette peinture, comme aussi pour nous faire amère-
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Parmi les peintres berlinois contemporains de Pesne et dont il
devenait le confrère, aucun n’a eu d’autre importance qu’une impor-
tance toute locale. C’est à peine s’il se trouve une histoire de l’art
moderne pour citer seulement les noms d’Augustin Terwesten, de
Joseph Werner, de Samuel-Téodor Gericke, de Frédéric-Guillaume
Weidemann, de Michel Probener, de Gédéon Romandon, de Fré-
déric-Guillaume van Roÿe, de Peter de Coxcie et des autres. C’est à
une histoire spéciale de l’art à Berlin, histoire encore à écrire, que
reviendra le devoir de caractériser la part prise par chacun de ces
artistes à la décoration des châteaux royaux et les traits distinctifs
de leur talent ; étude pour laquelle les nombreux plafonds conservés
fournissent, aujourd’hui encore, une très abondante matière.
Quoi qu'il en soit du talent de ce groupe d’artistes, mandés du
nord et du midi, de l’est et de l’ouest, et réunis à Berlin par un roi
ami des arts, il est sûr que tous étaient animés d’un grand zèle et
fort occupés. Le principal objet de leurs efforts était la décoration
des salons de parade que le roi Frédéric Ier avait fait construire par
Schlüter pour célébrer sa nouvelle dignité royale. Quelle part a prise
Pesne dans ces travaux de décoration ? c’est ce qu’on ne peut aujour-
d’hui établir d’une façon précise. Küster, dans son Berlin ancien et
nouveau, mentionne un plafond peint par Antoine Pesne dans une
galerie ornée de peintures et représentant les actions de Frédéric Ier,
et cette mention fait songer à la grande galerie de tableaux du châ-
teau de Berlin, au plafond de laquelle sont, en effet, représentées les
actions de Frédéric Ier; mais on sait que ce plafond a été peint par
Peter de Coxcie. Cependant il est certain que Pesne s’est occupé de
travaux semblables : la preuve en est dans une esquisse à l’huile qui
nous a été conservée et qui représente la Fondation de Cordre de l’Aigle
noir par Frédéric 1er. C’est d’après cette esquisse qu’Anton von Werner
a, de nos jours, peint le grand tableau qui décore l’ancienne chapelle
du Palais de Berlin, devenue aujourd’hui la salle du Chapitre de
l’ordre de l’Aigle noir.
Le tableau de chevalet le plus important que peignit à cette
époque Antoine Pesne, est malheureusement perdu : mais tandis
que, pour le portrait de Kniphausen, nous devons nous contenter
d’une description écrite, de ce tableau de la première période berli-
noise nous possédons l’esquisse, conservée au Musée de Berlin, et
aussi une bonne gravure de Tanjé; et ces deux pièces suffisent pour
nous faire comprendre la haute renommée dont a joui, pendant tout
le xvme siècle, cette peinture, comme aussi pour nous faire amère-