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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0368

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BIBLIOGRAPHIE.

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d’Alardus (Dodo Petrus, 1523), depuis Pierre Aertsen et Van der Voort, jusqu’à
Cornélis Troost et aux décadents de la lin du xviii® siècle.

L’œuvre nationale récemment accomplie devait trouver son naturel complément
dans la publication monumentale que vient de terminer M. Bredius, l’éminent
historien de la peinture hollandaise, aujourd’hui conservateur du Mauritshuis à
La Haye, aidé du concours de l’habile éditeur-photograveur de Munich, M. Frans
Hanfstaengl. La Gazette a déjà loué les travaux de cette excellente maison à propos
d’une publication récemment éditée sur le Musée de Brunswick. Rien n’a été
épargné pour faire des Chefs-d'œuvre du Musée d'Amsterdam un ouvrage hors de
pair et réellement définitif. Faire l’éloge du texte de M. Bredius serait superflu :
nul n’offrait en la matière une compétence aussi éprouvée, nul ne connaissait
mieux que lui les arcanes de la peinture hollandaise; ses travaux font autorité.
Mais M. Bredius est non seulement un érudit de premier ordre, c’est aussi un
critique d’une rare finesse de goût, un esprit sagace et ferme. Tout en décrivant
les trésors du Musée d’Amsterdam, il trace un ample et solide tableau de l'histoire
artistique de la Hollande et de ses branches multiples, jusqu’ici confusément défi-
nies : école d’Amsterdam, école de Haarlem, école de Delft, école d’Utrecht, etc.
Grâce à la belle traduction de notre collaborateur et ami, M. Émile Michel,
chargé de l’édition française du livre de M. Bredius, nous avons pu nous plonger
avec délices dans le commeree de ces maîtres adorables, naïfs et puissants, qui ont
foisonné, pendant un siècle et demi, sur cet heureux coin de terre et qui ont hardi-
ment préparé l’affranchissement de l’art moderne. Combien le voyage devient
instructif en semblable compagnie ! C’est le résumé de la science. M. Bredius est
au courant des plus minimes découverts; il lui suffit d’un mot, d'une note, pour
élucider un point de controverse et donner le fin du fin de la biographie d’un
artiste. Tout dans cette savante étude est à lire avec soin et à méditer.

Il faut recommander surtout ce qui a trait aux tableaux de corporations, l’une
des formes préférées et des plus saisissantes de l’esthétique hollandaise. De même
pourrait-on parler avec plus de justesse et de clairvoyance du style de Rembrandt?
Le premier, M. Bredius ose mettre à côté des Syndics cette prodigieuse Fiancée
juive, tant décriée par la critique à formules, et ce débris, non moins prodigieux,
de la Leçon d’anatomie du docteur Deyman, peinte en 1656.

Les pages où il est question des élèves de Rembrandt sont également remplies
de faits et d’aperçus nouveaux; M. Bredius nous conduit d’une main sûre à travers
ce dédale compliqué.

Le chapitre consacré aux grands paysagistes : Aart Van der Neer, Jacob
Ruisdael, Hobbema, Cuyp et les autres, n’est pas moins intéressant. C’est un sujet
que M. Émile Michel avait traité déjà avec sa haute autorité et que M. Bredius a
repris avec une connaissance approfondie et un sentiment très fin du génie de
ces grands maîtres, étendant ses investigations non seulement sur les tableaux du
Rijks-Museum, mais sur ceux qui se trouvent dans les autres collections de la Hol-
lande et celles de la Belgique.

M. Bredius est trop artiste pour n’avoir pas reconnu à l’étrange et merveilleux
Van der Meer de Delft toute l’importance du rôle joué par lui dans le mouvement
d’évolution de l’École hollandaise. De même pour Metsu, Pieter de Hoogh, Adrien
Van Ostade, Brauwer et tous les adorables maîtres de la peinture de genre au
xviie siècle. Le Ryks-Museum, accru du Musée Van der Hoop, offre d’admirables
 
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