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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 5
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Durrieu, Paul: Alexandre Bening et les peintres du bréviaire Grimani, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0385

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

35 i

reliures. Dans l’asile paisible des bibliothèques, elles ont bien mieux
échappé aux ravages du temps et aux dangers des guerres et des
révolutions que les peintures de plus grandes dimensions suspendues
aux murs des églises ou des palais. Aussi, si l’on veut aujourd’hui
rechercher, pour les étudier sur les originaux, les œuvres des minia-
turistes qui ont travaillé dans les mêmes pays et dans le même temps
que les Yan Eyck, les Rogier Van der AYeyden, les Memling, les
Quentin Matsys, c’est presque par milliers qu’on peut les rencontrer
encore. La plupart des grandes collections de la France et de l’é-
tranger en fournissent de longues séries, ayant conservé toute leur
fraîcheur, au milieu de volumes dont plusieurs mériteraient Ajuste
titre, pour leur beauté, de partager la célébrité universelle qui s’at-
tache déjà à l’un d’eux, le fameux Bréviaire Grimani, de la Bibliothèque
de Saint-Marc de Venise.

D’un autre côté, depuis un demi-siècle, les recherches des érudits
dans les archives de la Belgique et du nord de la France ont mis
au jour une ample moisson de documents concernant l’état civil et
l’histoire individuelle de ces enlumineurs et miniaturistes flamands.
Des noms ont été révélés en grand nombre, souvent avec des détails
biographiques assez étendus. Nous savons, par exemple, par les
pièces de comptes de la Maison de Bourgogne, quels étaient les
salaires ou les pensions des peintres en miniatures employés à
l’illustration des manuscrits de la bibliothèque ducale. Grâce aux
registres communaux et aux livres des corporations, nous pénétrons
dans la vie de ces gildes où devaient se faire inscrire tous ceux qui
tenaient le pinceau d’enlumineurs. Nous pouvons établir quels
maîtres se sont fait successivement recevoir dans le métier, quels
élèves ils ont eus, combien de temps ils ont payé les cotisations,
à quelle époque la mort est venue les faire rayer. En un mot, en
regard de la série si abondante des œuvres restées intactes, nous
possédons sur la personne même de ceux qui ont dû y coopérer une
masse équivalente, ou peu s’en faut, de renseignements écrits.

Ainsi donc, des monuments nombreux et parfois admirables
d’une part, et d’autre part des textes authentiques en abondance.
11 semblerait qu’avec ces deux éléments nous dussions avoir en main
les matériaux d’un chapitre complet à ajouter à l’histoire de l’art
flamand. Mais, hélas! dès que l’on veut tenter d’opérer la fusion
indispensable entre ces deux facteurs, dès que l’on cherche à tirer
parti des pièces d’archives pour essayer de faire des attributions de
telles miniatures à tels maîtres, on se trouve immédiatement arrêté.
 
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