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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 5
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Essling, Victor Masséna; Ephrussi, Charles: Zoan Andrea et ses homonymes, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0438

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406

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

II

Quant à l’auteur des bois de Y Apocalypse et de tant d’autres
vignettes, ornant surtout les livres édités par Zoppino, il nous
semble n’avoir rien de commun avec l’ami d’Ardizoni. Celui-ci est
peintre et graveur au burin, aussi bien qu’Ardizoni lui-même, qui se
donne ces deux qualifications, dans sa supplique à Lodovico Gonzaga ;
l’illustrateur de Y Apocalypse n’est qu’un tailleur sur bois.

Or la gravure au burin et la taille sur bois étaient alors, comme
aujourd’hui, deux métiers entièrement différents et exercés séparé-
ment par des hommes spéciaux '. L’habile copiste de Mantegna, auteur
d’après ce maître de plusieurs gravures sur cuivre d’un caractère
si nettement accusé, peintre graveur de profession, n’a dans sa
facture rien qui ressemble, même de loin, aux bois signés Z. A.
On pourra dire que le peintre graveur Zoan Andrea a travaillé d’après
Durer et que les bois de Y Apocalypse, sauf un, étant taillés d’après le
maître nurembergeois, il y a là une présomption en faveur de la
confusion des deux Zoan Andrea (et c’est même, croyons-nous, une
des principales raisons qui ont déterminé l’identification des deux
artistes). Cette objection nous parait sans portée; les œuvres de
Durer étaient alors imitées ou copiées dans la Péninsule par nombre de
gens ; nous ne citerons qué Marc-Antoine Raimondi, que Campagnola,
qu’Augustin Vénitien, pillant sans scrupule le grand Dürer. Mais,
dira-t-on, les signatures de Y Apocalypse

30YAHDREA . A*- .I.A.

peuvent être celles du dessinateur.

Cela fût-il vrai, il serait encore bien téméraire d’identifier l’ami
d’Ardizoni et le graveur de Y Apocalypse, dont les manières si diffé-
rentes protesteraient contre une pareille confusion. Mais nous
croyons avoir établi 1 2 que ces sortes de marques désignent non les

1. La preuve de cette distinction tranchée est faite en ce qui concerne la gra-
vure allemande du xvi3 siècle.

2. Cette thèse a été soutenue d'une façon plus générale et à l’aide d’arguments
qui nous semblent péremptoires par un des signataires de cette étude dans l’essai

bibliographique intitulé : .4 propos d'un livre à figures vénitien, de la fin du xve siècle,
par le duc de Rivoli [Gazette des Beaux-Arts, 1885, et tirage à part 1886).
 
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