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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 6
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Rod, Édouard: Les salons de 1891 au Champ-de-Mars et aux Champs-Élysées, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0508

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LES SALONS DE 1891.

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les baigne, et empêche de les apprécier. Il faut bien le dire, c’est là
l'impression générale que laissent en dernière analyse les visites
aux Champs-Elysées : il y a trop d’absents, trop d’absents qu’on
regrette, et qu’on sera heureux de retouver au Champ-de-Mars,
moins nombreux, mieux choisis et mieux groupés. C’est là que nous
retrouverons, avec les noms qui nous sont le plus chers, les oeuvres
les plus suggestives. L’art moderne s’efforce de se développer en dehors
de l’Ecole, en dehors des traditions. Or, l’Ecole et les traditions con-
tinuent à régner aux Champs-Elysées, et notre œil a maintenant
des exigences qu’elle ne satisfait plus.

ÉDOUARD ROD.

P.-S. Je ne veux cependant pas quitter l’Exposition des Champs-
Elysées sans signaler un certain nombre d’œuvres qui m’ont intéressé.
Je citerai, au hasard des numéros : Bénédiction de la Mer, de M. H. Le
Sidaner, —une toile pleine de poésie et d’air; le Quai de Bercy, de
M. Guillemet, où l’on retrouve les rares qualités du peintre; une
puissante aquarelle de M. Fraser, Mauvais temps; deux paysages de
M. Bouchor, qu’anime un juste et profond sentiment de la nature;
un excellent portrait de M. Gérôme, par M. Cormon : un fâcheux Ulysse
et Télémaque, de M. Lehoux, qui semble avoir voulu démontrer par
un frappant exemple qu’il faut se méfier de l’influence de Puvis de
Chavannes; deux charmantes petites toiles de M. W. Lee, dont une
surtout, la Tapissière, est d’une extrême grâce de tons ; les Huns de
M. Checa, qui doivent être une tonitruante illustration de Chansons
touraniennes, de M. Richepin; le Pont de Brooklyn, de M. ILenouf, qui
s’est consacré à la difficile entreprise de peindre l’architecture en fer,
laquelle n’offre pas beaucoup d’éléments pittoresques, et s’est cepen-
dant honorablement tiré de cette tâche ingrate; deux jolis paysages
du lac de Genève, de M. Gustave de Beaumont; un beau portrait de
Mme Paymal-Amouroux ; un agréable intérieur, Chez nous, de
Mlle Claudius-Jacquet ; deux paysages un peu lourds, mais bien enso-
leillés de M. Rigolot; la Plaine d'Ambérieux, de M. L. B. Boulanger;
enfin, pour terminer cette liste incomplète, deux compositions de
M. Valadon, dont l’une, Un prêtre, est d’un grand caractère.

BD. R.

(La suite prochainement.)
 
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