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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 6
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Reymond, Marcel: Le Niobide de Subiaco
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0515

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ché le mouvement dans la statuaire. Nous ne possédons malheureu-
sement aucun original de ce maître qui puisse nous dire exactement
quel fut son rôle dans le développement de l’art grec. Mais pour
trouver un ancêtre à_la statue de Subiaco, nous n’avons pas besoin
de songer à des œuvres disparues ; celles que nous possédons suffisent.
Phidias lui-même est le trait d’union entre l’art calme et solennel
du v' siècle et l’art mouvementé du ive. Après avoir sculpté le Thésée,
Phidias ne se déclare pas satisfait. Après avoir réalisé la noblesse,
le calme, la sérénité, il cherche des formes plus souples, une chair
plus mobile, un art plus réaliste, et il crée Yllyssus, cette merveille
jusqu’à ce jour sans rivale à laquelle la statue de Subiaco est venue
disputer le premier rang.

Après avoir parlé de la souplesse et du mouvement de la statue
de Subiaco, il faut signaler un second caractère qui est la grâce et
l’élégance des formes. Ce second caractère nous confirmera dans
l’opinion que notre statue appartient à l’école attique des premières
années du ive siècle.

Au ive siècle, la recherche du mouvement ne fut pas la recherche
exclusive. Un maître illustre, Praxitèle, dirigea l’art du côté de
l’élégance, considéra la forme féminine comme l’idéal de toute beauté
et, dans la représentation de la forme masculine, atténua tous les
caractères virils pour accentuer les caractères de la jeunesse, de la
douceur, de la délicatesse des formes. Nous possédons de nombreuses
copies des œuvres de Praxitèle et, depuis quelques années, un origi-
nal : l’Hermès d’Olympie. La statue de Subiaco, par son élégance,
par la finesse des formes, par une certaine féminilité, fait penser à
l’art de Praxitèle. Si toutefois nous ne prononçons pas ce nom, c’est
que la statue de Subiaco nous paraît trop mouvementée, d’une science
trop subtile, pour pouvoir être rapprochée des œuvres connues de
Praxitèle. Mais on peut dire qu’elle appartient au même temps et à
la même école, à l’école attique des premières années du ive sièclç.
Le nom de Scopas parait le plus vraisemblable des noms que nous
puissions prononcer.

Les statues de la première moitié du ive siècle, dans le type de la
statue de Subiaco, sont fort rares. Nous sommes beaucoup plus riches
en œuvres du ve siècle ou en œuvres du me et du 11e siècle *. La seule 1

1. On peut essayer d’expliquer la raison de ce fait. Au v0 siècle, la plupart des
œuvres d’art sont des œuvres intimement liées à l’architecture, elles font partie
des monuments. Elles n’ont pas pu être facilement déplacées et, de nos jours,
nous les avons retrouvées à leur place, sur le fronton des temples en ruines. C’est
 
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