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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 6
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Beraldi, Henri: Exposition de la lithographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0519

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

melli, de Lacombe, Mahérault et Bocher, Champfleury, Louis Gonse,
Frédéric Henriet, Clément, Moreau, Prost, Bouvenne et vingt autres,
les esprits les plus récalcitrants, les plus fermés à l’idée qu’il puisse
y avoir un art en dehors des siècles passés, sont forcés d’admettre
comme une époque de grande vitalité et de brillante floraison pour
l’art de l’Estampe le siècle qui lui a donné Henriquel-Dupont, Ferdi-
dinand Gaillard, Rajon, Waltner, — Charles Jacque, Daubigny,
Méryon, Jacquemart, Bracquemond, Millet, Meissonier, — les Ver-
net, Géricault, Bonington, Delacroix, Decamps, Célestin Nanteuil,
Isabey, Paul Huet, Jules Dupré, Devéria, Charlet, Raffet, Daumier,
Gavarni, etc., graveurs, peintres-graveurs et lithographes.

Aussi, dans ces derniers temps, l’estampe moderne a-t-elle reçu
de tous côtés les preuves d’une considération croissante. Désormais
classée comme objet d’art et de curiosité, elle est poussée par les
collectionneurs à des prix qui jusqu’ici avaient été réservés aux
chefs-d’œuvre célèbres du passé : nous en avons eu cette année même
la preuve par les ventes des collections Burty et Moignon. On a fait,
il y a quatre ans, à « l’Estampe du Siècle », l’honneur d’une grande
exposition spéciale dans la salle de la rue de Sèze, et le très vif succès
de cette exposition a eu pour conséquence de faire attribuer à
l’Estampe, dans l’Exposition Universelle de 1889, une place exception-
nellement développée et favorable, au lieu delà faire dissimuler dans
quelque endroit écarté ainsi qu’on en avait jusqu’alors la déplorable
habitude. Par une autre conséquence, voici que cette année, au
Salon, l’Estampe cesse de subir la peine de la relégation dans un
cul-dé-sac où nul n’était tenté de pénétrer pour la voir. Les peintres,
avec générosité et plus encore avec justice, ont admis qu’un art qui
comprend quatre cents exposants, parmi lesquels il en est de grand
talent, avait droit à sa part d’espace et de public ; ils ont donc donné à
leurs confrères de la gravure et de la lithographie une place en pleine
circulation, et, loin de nuire à la peinture, cette salle d’estampes in-
tercale dans l’examen des tableaux comme un temps de repos, — en
musique, on dirait : un soupir, — après lequel le visiteur replonge dans
la couleur avec un courage renouvelé. Il y a là pour l’estampe une
position désormais acquise, qu’on aurait bien mauvaise grâce à lui
contester : elle serait d’ailleurs impardonnable de se la laisser retirer.

Les graveurs dits « au burin » ont aussi voulu avoir une exposi-
tion particulière, au Cercle de la Librairie. Ce qui amènera infailli-
blement, à bref délai, une contre-exposition des graveurs dits « à
l’eau-forte ».
 
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