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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 6
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Beraldi, Henri: Exposition de la lithographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0526

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EXPOSITION DE LA LITHOGRAPHIE.

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l’exposition. C’est, pour employer un mot à la mode, une véritable
« leçon de choses » qu’on a voulu leur donner. « Voyez et jugez, —
leur dit-on, — la souplesse, la facilité, la variété du procédé dont vos
devanciers ont fait le succès. Voici des lithographies de toutes sortes,
des pâles et des colorées, des calmes et des fougueuses; les unes
sommaires, les autres poussées à l’extrême fini; les unes d’une
touche veloutée, exquise, d’un crayon caressant la pierre, les autres
d’une couleur puissante, enlevées avec emportement à coups de
grattoir sur un fond de lavis ou obtenues par l’écrasement furieux
du crayon. Choisissez dans ces modèles ceux qui conviennent le mieux
à votre nature, et donnez-nous de nouvelles lithographies origi-
nales. »

L’exposition rétrospective ne comprenait pas moins de neuf cents
pièces, toutes de choix, représentant par spécimens tous les noms
notables de l’art lithographique, et montrant avec développement
l’œuvre des maîtres célèbres. Elle présentait ces qualités néces-
saires : point de lacunes, proportion du nombre des œuvres avec le
mérite des artistes, nul envahissement de la part des noms secon-
daires; les pièces, bien entendu, disposées matériellement de manière
à conserver leur chronologie.

A l’entrée, les portraits lithographiés des principaux lithographes,
à commencer par celui de Senefelder. L’histoire de cet inventeur de la
lithographie a été si souvent racontée, la légende du compte de blan-
chisseuse, écrivant par hasard sur une pierre calcaire de Solenhofen,
a été tant de fois répétée, que s’il y a quelque intérêt à y revenir
encore, c’est précisément pour détruire cette légende. Senefelder
n’est point l’inventeur de hasard, c’est au contraire le chercheur
acharné. Comme Daguerre, une circonstance fortuite a pu l’aider, —
mais il a poursuivi un but pendant de longues années. Ce but, c’était
de trouver un succédané économique à la typographie pour l’impres-
sion de l’écriture et de la musique. Certes, le Bavai’ois Senefelder,
qui commença par lithographier des duos et des quatuors, ne
prévoyait pas que la gloire du procédé viendrait de son application
au dessin par les peintres français. — Mais, ayant l’idée de découvrir
une nouvelle méthode d’impression, il la creusa jusqu’à découverte
complète et créa de toutes pièces le manuel opératoire de la litho-
graphie, y compris le lavis et l’impression en couleurs.

La lithographie n’a donc point été inventée en cinq minutes. De
plus, ilfallutvingtans —1796-1816,—avant qu’ellepassât dans la pra-
 
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