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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 5
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Seidel, Paul: Antoine Pesne, 2: premier peintre de Frédéric le Grand
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0461

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ANTOINE PE S NE.

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vous prie, Monsieur le duc, de le luy témoigner, en l’assurant de
mon respect inviolable. Vous obligerez par là, Monsieur, etc. »

Dès le 15 mars le Roi décide que Pesne pourra rester en congé
quelques semaines de plus. Le peintre, cependant, profite de son
séjour à Dresde pour exécuter plusieurs portraits du prince électeur
Auguste le Fort, encore que son compatriote Louis Sylvestre occupe
à Dresde la même situation de peintre officiel qu’il occupe lui-même
à Berlin. C’est seulement de retour à Berlin qu’il termine ces por-
traits du prince de Saxe. Le 12 octobre 1719, il écrit de Berlin, en
français, au comte Flemming pour lui demander le paiement de ses
portraits du Roi, livrés déjà depuis deux mois :

« Un ami m’a donné avis qu’on ne voulait me payer que sur le
pied de celui-de M. Sylvestre. Comme c’est un très habile homme,
je suis très content de me trouver en parallèle avec lui. Cependant
j’espère de la générosité de Votre Excellence qu’elle aura la bonté
de considérer que, par ses ordres, j’ay resté à Dresde deux mois plus
que je ne devais, ce qui m’a causé de la dépense et reculé mes affaires
à Berlin. J’ose me flatter que le Roy voudra bien avoir égard à cette
particularité, qui est d’importance pour un étranger qui n’a point
de pension, et qui ne subsiste que par son travail, etc. »

Malgré cette concurrence avec Sylvestre, Pesne paraît avoir eu
avec lui les relations les plus amicales, car une belle gravure de
Zucchi nous donne la reproduction d’un portrait qu’il a fait de son
confrère de Dresde. Plus intéressant encore est un autre portrait
d’artiste, également peint à Dresde, celui du célèbre orfèvre Melchior
ûinglinger ; celui-là, aussi, ne nous est connu que par une gravure,
exécutée par Wolfgang en 1722. La Grüne Gewolbe de Dresde possède
toute la série des travaux les plus remarquables de ce maître orfèvre,
et dans le nombre se trouve la Diane fameuse que Dinglinger tient à
la main dans le portrait de Pesne. La Galerie de peinture de Dresde,
de son côté, possède une série de peintures de Pesne, exécutées sur la
commande du prince-électeur : avec la Cuisinière tenant une poule
(Dinde que nous avons déjà citée, la pièce la plus intéressante de
cette série est le Portrait de Pesne par lui-même, daté de 1728: un
portrait en buste où l’artiste s’est représenté le porte-fusain à la
main, en train de travailler.

D’ailleurs, Pesne a toujours aimé à peindre son portrait et celui
des siens, et ces portraits appartiennent en général aux meilleurs
qu’il ait laissés, étant ceux où il lui était le plus facile de renoncer
à toute convention et de s’abandonner tout entier à son inspiration
 
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