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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Nr. 1
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Flammermont, Jules: Les portraits de Marie-Antoinette, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0027

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LES PORTRAITS DE MARIE-ANTOINETTE

21

jeune Dauphine les défauts qui s’y trouvaient ; par exemple, il dit
qu’elle avait le front beau et les cheveux bien plantés, quand nous
savons par la lettre de Starhemberg, citée plus haut, que c’était tout
le contraire ; mais cette légère altération de la vérité ne me semble
pas être un motif suffisant pour refuser toute valeur à ce portrait,
qui, dans l’ensemble, paraît assez exact; il est ainsi conçu :

« Cette princesse est d’une taille proportionnée à son âge, maigre, sans
être décharnée et telle que l’est une jeune personne qui n’est pas encore
formée. Elle est très bien faite, bien proportionnée dans tous ses membres.
Ses cheveux sont d’un beau blond ; on juge qu’ils seront un jour d'un châ-
tain cendré ; ils sont bien plantés. Elle ale front beau, la forme du visage
d’un ovale beau, mais un peu allongé, les sourcils aussi bien fournis qu’une
blonde peut les avoir. Ses yeux sont bleus, sans être fades et jouent avec
une vivacité pleine d’esprit. Son nez est aquilin, un peu affilé par le bout ;
sa bouche est petite ; ses lèvres sont épaisses, surtout l’inférieure, qu’on
sait être la lèvre autrichienne. La blancheur de son teint est éblouissante et
elle a des couleurs naturelles qui peuvent la dispenser de mettre du rouge.
Son port est celui d’une archiduchesse ; mais sa dignité est tempérée par sa
douceur et il est difficile, en voyant cette princesse, de se refuser à un res-
pect mêlé de tendresse h »

Comparez ce signalement avec le portrait de Wagenschœn ;
rétablissez, d’après l’œuvre si vraie du peintre viennois, les défauts
atténués par Bachaumont, et vous aurez la physionomie de Marie-
Antoinette à son arrivée en France. Quoique ce fût encore une toute
jeune fille, elle était déjà charmante et promettait d’être jolie.

J. FLAMMERMONT

(La suite 'prochainement)

i. Mémoires secrets pour servir à l’histoire cle la République des Lettres en
France. Londres, 1777, in-12, p. 241.
 
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