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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

DOI issue:
Nr. 6
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Paléologue, Maurice: Le portrait de Giovanna Tornabuoni par Domenico Ghirlandaio
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0534

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LE PORTRAIT DE GIOVANNA TORNABUONI

PAR DOMENIC© GHIRLANDAJO

Dans l’art du portrait, le quat-
trocento italien a produit peu d’œu-
vres plus attachantes, plus sugges-
tives et plus fortes.

La jeune femme se présente à
nous, do profil et à mi-corps. Les
traits sont délicats, précis et d’une
grande pureté. Les cheveux, d’un
blond cendré, se serrent en torsade
sur la nuque et retombent le long
des joues en nappes ondulées. Les
yeux, d’un bleu limpide, donnent au visage une expression très in-
dividuelle de finesse, de décence et de fierté. Une mince cordelière
de soie, entourant le cou, suspend un joyau de rubis à la hauteur des
seins. La robe, formée d’une tunique de soie cramoisie et d’une
dalmatique de brocart jaune orange, découvre le sommet de la
gorge et se ferme par devant sur les froncés d’une chemisette de
linon. Des fleurs brodées parsèment les manches, dont les crevés
laissent reparaître la chemisette de linge blanc.

Sous la robe somptueuse, on devine un torse élégant, quoique
un peu grêle, des membres frais, déliés et souples. Ce n'est plus
évidemment une vierge, et pourtant l’aspect n’est pas encore d’une
femme. Il faudrait ici le mot charmant dont usaient les anciens pour
désigner la jeune épousée dans les premiers temps du mariage,
après l’initiation, mais avant Lucine : Noucoa.
 
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