COUP D’ŒIL SUR L’ARCHITECTURE
AUX SALONS DE 1897
Les expositions annuelles sont-elles profitables aux architectes ?
A eu juger par l’empressement trop rare des visiteurs, le profit n'est
pas évident. Peut-on d’ailleurs reprocher au public son indifférence?
Une exposition d’architecture lui fait-elle vraiment connaître les
œuvres nouvelles? Peut-elle initier ce public, avide de nouveautés,
aux progrès d’un art qui devrait être intimement lié à la vie de la
société contemporaine, qui devrait en être l’expression dans ses mani-
festations diverses ?
Reconnaissons bien vite qu’avec notre organisation actuelle, un
Salon d’architecture ne répond guère aux curiosités légitimes des
visiteurs. En dehors des belles études faites sur les monuments
anciens, soit par les architectes des monuments historiques, soit par
les jeunes pensionnaires de l'École de Rome, on n y rencontre guère
que des projets de concours déjà vus ailleurs et déjà jugés, et c’est en
vain qu’on y chercherait une œuvre originale. Or, à défaut de concep-
tions originales, le dessin d’architecture, dessin conventionnel, repré-
sentant, à l’aide de projections horizontales et verticales, l’édifice sous
ses différents aspects, exige pour être compris une éducation particu-
lière. On s’explique l’indifférence du public pour un mode de repré-
sentation technique qui donne la même échelle à des objets distants
les uns des autres, attribuant, par le « rendu », des ombres et des
colorations fictives aux façades et aux coupes figurées par le dessin.
AUX SALONS DE 1897
Les expositions annuelles sont-elles profitables aux architectes ?
A eu juger par l’empressement trop rare des visiteurs, le profit n'est
pas évident. Peut-on d’ailleurs reprocher au public son indifférence?
Une exposition d’architecture lui fait-elle vraiment connaître les
œuvres nouvelles? Peut-elle initier ce public, avide de nouveautés,
aux progrès d’un art qui devrait être intimement lié à la vie de la
société contemporaine, qui devrait en être l’expression dans ses mani-
festations diverses ?
Reconnaissons bien vite qu’avec notre organisation actuelle, un
Salon d’architecture ne répond guère aux curiosités légitimes des
visiteurs. En dehors des belles études faites sur les monuments
anciens, soit par les architectes des monuments historiques, soit par
les jeunes pensionnaires de l'École de Rome, on n y rencontre guère
que des projets de concours déjà vus ailleurs et déjà jugés, et c’est en
vain qu’on y chercherait une œuvre originale. Or, à défaut de concep-
tions originales, le dessin d’architecture, dessin conventionnel, repré-
sentant, à l’aide de projections horizontales et verticales, l’édifice sous
ses différents aspects, exige pour être compris une éducation particu-
lière. On s’explique l’indifférence du public pour un mode de repré-
sentation technique qui donne la même échelle à des objets distants
les uns des autres, attribuant, par le « rendu », des ombres et des
colorations fictives aux façades et aux coupes figurées par le dessin.