LES PORTRAITS DE MARIE-ANTOINETTE
(deuxième article')
LA DAUPHINE
A peine établie à Versailles, Marie-Antoinette vit ses traits
reproduits à l’envi par les peintres, les dessinateurs et les graveurs ;
mais ces images d’actualité n’ont plus grand intérêt. Davesne pei-
gnit un portrait à mi-corps qui, malgré son peu de valeur, eut un
certain succès ; gravé par Hubert pour deux marchands différents, il
fut ensuite copié par Benoist et remanié par Lebeau, qui changea
l’expression du visage. Massard s’en inspira pour dessiner et graver
un charmant médaillon, trop petit pour avoir un intérêt iconogra-
phique, mais qui forme un heureux contraste avec l’image grotesque
gravée par Barbie, sans doute d'après des estampes viennoises.
De tous les portraits de cette époque, le seul qui soit à retenir
est celui qui fut dessiné par le vieux Vassé, à la façon d’une médaille,
et gravé par Demarteau ; les traits caractéristiques de Marie-Antoi-
nette, à ce moment de sa vie, y sont bien marqués : le front haut et
bombé, l’œil à fleur de tête, la joue ronde, la lèvre inférieure très
épaisse, le menton assez fort, le cou allongé; néanmoins, rien de
choquant; c’est une gracieuse figure qui plaît à première vue, et si
l’expression du visage paraît d’abord un peu froide, cela tient au
procédé employé par l’artiste.
Cependant, Marie-Thérèse, qui de tous côtés recevait l’écho des
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3epér., t. XVIII, p. 5.
(deuxième article')
LA DAUPHINE
A peine établie à Versailles, Marie-Antoinette vit ses traits
reproduits à l’envi par les peintres, les dessinateurs et les graveurs ;
mais ces images d’actualité n’ont plus grand intérêt. Davesne pei-
gnit un portrait à mi-corps qui, malgré son peu de valeur, eut un
certain succès ; gravé par Hubert pour deux marchands différents, il
fut ensuite copié par Benoist et remanié par Lebeau, qui changea
l’expression du visage. Massard s’en inspira pour dessiner et graver
un charmant médaillon, trop petit pour avoir un intérêt iconogra-
phique, mais qui forme un heureux contraste avec l’image grotesque
gravée par Barbie, sans doute d'après des estampes viennoises.
De tous les portraits de cette époque, le seul qui soit à retenir
est celui qui fut dessiné par le vieux Vassé, à la façon d’une médaille,
et gravé par Demarteau ; les traits caractéristiques de Marie-Antoi-
nette, à ce moment de sa vie, y sont bien marqués : le front haut et
bombé, l’œil à fleur de tête, la joue ronde, la lèvre inférieure très
épaisse, le menton assez fort, le cou allongé; néanmoins, rien de
choquant; c’est une gracieuse figure qui plaît à première vue, et si
l’expression du visage paraît d’abord un peu froide, cela tient au
procédé employé par l’artiste.
Cependant, Marie-Thérèse, qui de tous côtés recevait l’écho des
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3epér., t. XVIII, p. 5.