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gazette des beaux-arts
modèles, c’est la même pose, la même allure, et cet argument-là, à
mes yeux, prime tous les autres. Cela dit, il serait inutile d’insister
sur de petits détails, tels, par exemple, que les plis de la draperie
qui, malgré le peu de soin du copiste dans cette partie de l’œuvre,
trahissent la manière de Giorgione plus que celle de tout autre
peintre de son temps.
Si, comme je le crois fermement, Giorgione est hauteur du
chef-d’œuvre de l’Académie de Venise dont j’ai parlé dans le cours
de cet article; si, d’autre part, il a peint les originaux des portraits
des collections Doetsch et Crespi, il n’a pas seulement été, par le
charme idyllique de ses compositions, le rival de Raphaël —, par la
subtilité et le raffinement, l’égal de Léonard —, mais il s’est montré
à la hauteur de Melozzo par la spontanéité de la conception et, par
l’énergie, presque le pair de Michel-Ange.
B E R N II A R D BERENSON
gazette des beaux-arts
modèles, c’est la même pose, la même allure, et cet argument-là, à
mes yeux, prime tous les autres. Cela dit, il serait inutile d’insister
sur de petits détails, tels, par exemple, que les plis de la draperie
qui, malgré le peu de soin du copiste dans cette partie de l’œuvre,
trahissent la manière de Giorgione plus que celle de tout autre
peintre de son temps.
Si, comme je le crois fermement, Giorgione est hauteur du
chef-d’œuvre de l’Académie de Venise dont j’ai parlé dans le cours
de cet article; si, d’autre part, il a peint les originaux des portraits
des collections Doetsch et Crespi, il n’a pas seulement été, par le
charme idyllique de ses compositions, le rival de Raphaël —, par la
subtilité et le raffinement, l’égal de Léonard —, mais il s’est montré
à la hauteur de Melozzo par la spontanéité de la conception et, par
l’énergie, presque le pair de Michel-Ange.
B E R N II A R D BERENSON