L’HERMÈS D’OLYMPIE
L’attribution au grand Praxitèle de l'Hcrmès d’Olympie repose
sur le témoignage de Pausanias. Dans sa description de l’Héraion ou
temple de Héra, le Périégète mentionne un groupe en marbre de
Praxitèle, représentant Dionysos enfant porté par Hermès, qui répond
de tous points à la statue découverte en mai 1877. L’identité de
l’œuvre étant indiscutable, on s’empressa d’accepter l’attribution de
Pausanias, sans même songer à la contrôler.
Seul, Olivier Rayet, dans un article de la Gazette des Beaux-Arts,
écrit en 18801 sur les fouilles alors récentes d’Olympie, exposait une
autre opinion, qui, faute de n’avoir pas été développée, n’a pas sus-
cité l’attention qu’elle mérite. Rayet avait fort bien remarqué que la
statue est mentionnée non seulement par Pausanias, mais aussi par
Pline l’Ancien; ce dernier l’attribue non à Praxitèle, mais à Céphi-
sodote. Le savant français pensait que cette dernière attribution était
la plus digne de foi. Voici ses propres paroles :
« Pausanias mentionne cette statue (l’Hermès) et nous apprend que la
tradition locale l’attribuait à Praxitèle ; Pline en parle au contraire comme
de l’œuvre de Céphisodote. Il va sans dire que les Allemands ont adopté
d’enthousiasme la première attribution. La vue du marbre même m'incli-
nerait, je l’avoue, vers la seconde et la moins glorieuse ; il y a, en effet,
dans cette œuvre, à côté d’une habileté étourdissante, des pauvretés et des
sécheresses dont je serais fâché que Praxitèle fût capable. Mais je revien-
drai, dans un autre article, sur cette question. »
1. 2° pér., t. XXI, p. 410; mémoire réimprimé dans les Études d’archéologie
et d’art. Paris, 1888, p. 68.
L’attribution au grand Praxitèle de l'Hcrmès d’Olympie repose
sur le témoignage de Pausanias. Dans sa description de l’Héraion ou
temple de Héra, le Périégète mentionne un groupe en marbre de
Praxitèle, représentant Dionysos enfant porté par Hermès, qui répond
de tous points à la statue découverte en mai 1877. L’identité de
l’œuvre étant indiscutable, on s’empressa d’accepter l’attribution de
Pausanias, sans même songer à la contrôler.
Seul, Olivier Rayet, dans un article de la Gazette des Beaux-Arts,
écrit en 18801 sur les fouilles alors récentes d’Olympie, exposait une
autre opinion, qui, faute de n’avoir pas été développée, n’a pas sus-
cité l’attention qu’elle mérite. Rayet avait fort bien remarqué que la
statue est mentionnée non seulement par Pausanias, mais aussi par
Pline l’Ancien; ce dernier l’attribue non à Praxitèle, mais à Céphi-
sodote. Le savant français pensait que cette dernière attribution était
la plus digne de foi. Voici ses propres paroles :
« Pausanias mentionne cette statue (l’Hermès) et nous apprend que la
tradition locale l’attribuait à Praxitèle ; Pline en parle au contraire comme
de l’œuvre de Céphisodote. Il va sans dire que les Allemands ont adopté
d’enthousiasme la première attribution. La vue du marbre même m'incli-
nerait, je l’avoue, vers la seconde et la moins glorieuse ; il y a, en effet,
dans cette œuvre, à côté d’une habileté étourdissante, des pauvretés et des
sécheresses dont je serais fâché que Praxitèle fût capable. Mais je revien-
drai, dans un autre article, sur cette question. »
1. 2° pér., t. XXI, p. 410; mémoire réimprimé dans les Études d’archéologie
et d’art. Paris, 1888, p. 68.