BOUCHER, PEINTRE DE LA VIE INTIME
rançois Boucher est du petit nombre
des artistes qui n'ont eu à se plain-
dre ni de leur temps, ni de la pos-
térité. Son œuvre souriant et dénué
de toute portée philosophique ou
sociale (ceci est une constatation et
non un regret), a triomphé des réac-
tions qui n’avaient épargné ni Wat-
teau, ni Chardin, ni La Tour; bien
plus, c’est le réformateur lui-même
qui a rappelé à l’ordre les détrac-
teurs trop zélés: « N’est pas Boucher
qui veut », disait David. Boucher a
été, lui, tout ce qu’il a voulu, et la « déplorable facilité » que lui
reprochait l’auteur du Manuel du libraire, à propos des merveil-
leuses illustrations du Molière de 1734, lui a permis d’aborder tous
les genres. Aussi lui est-il arrivé parfois de laisser là les allégories,
les pastorales et les épisodes mythologiques, pour peindre tout bon-
nement ce qu’il avait sous les yeux.
Il serait assurément piquant de reconstituer la série trop peu
connue des scènes familières où Boucher, rivalisant avec Chardin,
Jeaurat et Lépicié, a montré quelques-uns de ses meilleurs dons,
rançois Boucher est du petit nombre
des artistes qui n'ont eu à se plain-
dre ni de leur temps, ni de la pos-
térité. Son œuvre souriant et dénué
de toute portée philosophique ou
sociale (ceci est une constatation et
non un regret), a triomphé des réac-
tions qui n’avaient épargné ni Wat-
teau, ni Chardin, ni La Tour; bien
plus, c’est le réformateur lui-même
qui a rappelé à l’ordre les détrac-
teurs trop zélés: « N’est pas Boucher
qui veut », disait David. Boucher a
été, lui, tout ce qu’il a voulu, et la « déplorable facilité » que lui
reprochait l’auteur du Manuel du libraire, à propos des merveil-
leuses illustrations du Molière de 1734, lui a permis d’aborder tous
les genres. Aussi lui est-il arrivé parfois de laisser là les allégories,
les pastorales et les épisodes mythologiques, pour peindre tout bon-
nement ce qu’il avait sous les yeux.
Il serait assurément piquant de reconstituer la série trop peu
connue des scènes familières où Boucher, rivalisant avec Chardin,
Jeaurat et Lépicié, a montré quelques-uns de ses meilleurs dons,