ARTISTES CONTEMPORAINS
HENRI GUÉRARD
(1846-1897)
La fin prématurée d’Henri Guérard a enlevé à la Gazette des
Beaux-Arts un collaborateur d’élection, et à l'école française de gra-
vure un de ses plus fermes soutiens. Avec Norbert Gœneutte, Félix
Buhot et Henry Somm, Guérard partage le mérite d’avoir remis en
honneur, au lendemain de la guerre, l’eau-forte « parisienne » de
peintre. Dès 1876, il obtenait de J.-K. Huysmans son brevet de maî-
trise, pour une suite d’estampes, les Lanternes, parues, cette année-
là, au Blanc et noir. Depuis, les Salons, et des expositions particu-
lières ouvertes à la Vie moderne (1880), à la galerie Bernheim (1887),
à la Bodinière (1891 et 1896) ont initié à l’évolution et au progrès
d’un artiste qui défie la classification par la diversité de ses moyens
d'expression, d’un artiste au cerveau en continuel mal d’invention,
à la main habile à tous les procédés graphiques.
Physionomie curieuse, celle de ce peintre, de ce graveur, de ce
xylographe, qui semblait avoir pris à tâche d’établir la puissance
d’animation du génie humain en tirant de chaque matière la vie et la
pensée! Par Henri Guérard, le bois, le tissu, le métal furent soumis à
mille traitements ; on le sait modeleur de plaquettes, de médailles,
d’entrées de serrures, lithographe par surcroît, et l’heure de ses dé-
buts le vit critique ardent à défendre l’individualisme. Pour son
éducation, elle sera déterminée si l’on indique que, libre du choix
HENRI GUÉRARD
(1846-1897)
La fin prématurée d’Henri Guérard a enlevé à la Gazette des
Beaux-Arts un collaborateur d’élection, et à l'école française de gra-
vure un de ses plus fermes soutiens. Avec Norbert Gœneutte, Félix
Buhot et Henry Somm, Guérard partage le mérite d’avoir remis en
honneur, au lendemain de la guerre, l’eau-forte « parisienne » de
peintre. Dès 1876, il obtenait de J.-K. Huysmans son brevet de maî-
trise, pour une suite d’estampes, les Lanternes, parues, cette année-
là, au Blanc et noir. Depuis, les Salons, et des expositions particu-
lières ouvertes à la Vie moderne (1880), à la galerie Bernheim (1887),
à la Bodinière (1891 et 1896) ont initié à l’évolution et au progrès
d’un artiste qui défie la classification par la diversité de ses moyens
d'expression, d’un artiste au cerveau en continuel mal d’invention,
à la main habile à tous les procédés graphiques.
Physionomie curieuse, celle de ce peintre, de ce graveur, de ce
xylographe, qui semblait avoir pris à tâche d’établir la puissance
d’animation du génie humain en tirant de chaque matière la vie et la
pensée! Par Henri Guérard, le bois, le tissu, le métal furent soumis à
mille traitements ; on le sait modeleur de plaquettes, de médailles,
d’entrées de serrures, lithographe par surcroît, et l’heure de ses dé-
buts le vit critique ardent à défendre l’individualisme. Pour son
éducation, elle sera déterminée si l’on indique que, libre du choix