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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Nr. 1
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Bénédite, Georges Aaron: Une tête de statue royale: Psammétik III
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0047

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

auquel ils prêtaient une sorte d’individualité pouvait avoir le sien1.
Ce souci de ne pas séparer le nom de la chose dénommée devait
logiquement s’accuser dans la représentation figurée. C’est ainsi que
les tableaux qui font partie de la décoration murale des tombeaux
et retracent les principaux épisodes de la vie du défunt ou le
mettent en scène dans l’accomplissement de ses actes quotidiens
nous ont conservé, non seulement le nom du défunt et de ses proches,
mais encore celui d’une foule de personnages n’ayant rien à voir avec
la sépulture. Cette règle prenait un caractère absolu, quand il s’a-
gissait de portraits isolés, comme les statuettes ou statues du Double
placés dans la tombe, et les grandes figures commémoratives des
personnages royaux ou sacerdotaux placés dans les temples (nous
ne parlons pas des oushebtiou, petites figures d’un type convenu qui
n’auraient pu se passer d'un nom, puisqu’elles n’en sont que le support).
On comprend sans peine de quel prix a été, pour la reconstitution de
l’histoire, un pareil trésor onomastique, car rien ne conserve mieux
l’empreinte des temps et des lieux que les noms.

Les rois d’Egypte avaient trois noms et deux sortes de devises,
sans compter quatre ou cinq titres pour le moins. Ce système d’ap-
pellation était contenu dans un protocole susceptible d’être plus ou
moins abrégé, selon le cas.

Ce qu’on considère comme étant la forme pleine débutait par
le nom d’Epervier ou du Double Royal, inscrit dans un rectangle de
forme oblongüe^ qui représente à sa manière le plan de la Chapelle
du Double et qui est surmonté de l’épervier Horus, l’une des incar-
nations de l’âme royale. Ce nom du Double est suivi de deux devises,
introduites, l’une par le titre de seigneur du Vautour et de la Vipère,
l’autre, par celui (VHorus d’Or. Le dualisme, qui est l’une des idées
fondamentales que l’on découvre dans tout ce qui touche au droit
divin en même temps qu’au pouvoir temporel des pharaons, est plei-
nement attesté par la première devise : le vautour, oiseau figuratif
de la déesse Nekhabit, qui est l’emblème du Sud (tradition remon-
tant à l’époque lointaine où la frontière sud de l’Egypte se trouvait
dans les environs de la ville de Nekhabit, la moderne El-Kâb) et la
vipère, emblème de Bouto, déesse de l’un des cantons les plus sep-
tentrionaux du Delta, représentaient dans les idées égyptiennes
l’analogue de la fameuse expression biblique depuis Dcln jusqu'à
Bershebci. Les deux cartouches royaux n’occupent que le troisième

1. On a trouvé des sceptres et des cannes dénommés comme le seraient des
animaux domestiques.
 
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