CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER
LE SALON DE VIENNE
(deuxième et dernier article1)
e venons aux artistes purement autrichiens.
M. Alexandre Golz, généralement armé de bonnes
intentions qu’il abandonne à mi-route, a fait une
tentative très discutée avec sa Madone des paysans,
conçue selon un idéal très autrichien à la hau-
teur duquel certaines défaillances d'exécution et
certains personnages fâcheux (à commencer par
l’essentiel, l’Enfant Jésus, et à finir par quelques
paysans) ne lui ont pas permis d’atteindre plei-
nement. M. Ruben rapporte de Sarajevo sa meil-
leure œuvre, composée avec autant de simplicité
que de bonheur, c’est-à-dire de façon à faire trancher les vigueurs rouges des cos-
tumes musulmans sur de légers fonds bleuâtres, rosâtres, aériens, d’une transpa-
rence et d’une profondeur tout à fait louables. Certains détails, en outre, sont
observés et traduits avec une bonne foi parfaite : ainsi, pour qui connaît les foules
bosniaques, non seulement les physionomies sont très vraies, mais les formes
1, Voir la Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XVII, p. 516,
LE SALON DE VIENNE
(deuxième et dernier article1)
e venons aux artistes purement autrichiens.
M. Alexandre Golz, généralement armé de bonnes
intentions qu’il abandonne à mi-route, a fait une
tentative très discutée avec sa Madone des paysans,
conçue selon un idéal très autrichien à la hau-
teur duquel certaines défaillances d'exécution et
certains personnages fâcheux (à commencer par
l’essentiel, l’Enfant Jésus, et à finir par quelques
paysans) ne lui ont pas permis d’atteindre plei-
nement. M. Ruben rapporte de Sarajevo sa meil-
leure œuvre, composée avec autant de simplicité
que de bonheur, c’est-à-dire de façon à faire trancher les vigueurs rouges des cos-
tumes musulmans sur de légers fonds bleuâtres, rosâtres, aériens, d’une transpa-
rence et d’une profondeur tout à fait louables. Certains détails, en outre, sont
observés et traduits avec une bonne foi parfaite : ainsi, pour qui connaît les foules
bosniaques, non seulement les physionomies sont très vraies, mais les formes
1, Voir la Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XVII, p. 516,