JOHN EVERETT MILLAIS
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struite du danger qui menace son ami, voudrait lier autour de son
bras l’écharpe préservatrice de la Ligue ; lui, les sourcils froncés,
écarte le blanc ruban : il ne veut pas de ce mensonge, cl, dans scs
yeux, l'amour, le courage amer, luttent avec une indéfinissable
LE HUGUENOT, PAR MILLAIS
(Avec l'autorisation de MM. II. Graves et C'“)
méfiance, car elle est du parti de ses ennemis, l’innocente Dali la
qu’il adore. Elle, cependant, boit ce regard de tout son pauvre visage
pâle, effarée, transie dans une tendre terreur. Dans cette figure
d’amoureuse aux abois, le peintre a su rendre un reflet de celte
anxieuse pitié, de cette terreur sans espoir dont se nourrit la grande
tragédie.
Millais a désormais trouvé sa voie : peindre le sentiment, le
sentiment pur, celui qui jaillit du cœur et ne se complique guère de
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struite du danger qui menace son ami, voudrait lier autour de son
bras l’écharpe préservatrice de la Ligue ; lui, les sourcils froncés,
écarte le blanc ruban : il ne veut pas de ce mensonge, cl, dans scs
yeux, l'amour, le courage amer, luttent avec une indéfinissable
LE HUGUENOT, PAR MILLAIS
(Avec l'autorisation de MM. II. Graves et C'“)
méfiance, car elle est du parti de ses ennemis, l’innocente Dali la
qu’il adore. Elle, cependant, boit ce regard de tout son pauvre visage
pâle, effarée, transie dans une tendre terreur. Dans cette figure
d’amoureuse aux abois, le peintre a su rendre un reflet de celte
anxieuse pitié, de cette terreur sans espoir dont se nourrit la grande
tragédie.
Millais a désormais trouvé sa voie : peindre le sentiment, le
sentiment pur, celui qui jaillit du cœur et ne se complique guère de