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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
révélant la même intention réaliste que les formes du visage.
Il serait superlTuL.de revenir ici sur l’analyse détaillée des deux figures
principales, qui a été faite si souvent et si brillamment; si je me
suis arrêtée sur le Ploutos et le Dionysos, c’est parce qu’ils ont été
plutôt négligés. Mais, de quelque point de vue que l’on étudie les
deux groupes, on y constate, à côté de ressemblances qui en indi-
quent la commune origine, les preuves d’une évolution de l’artiste
vers le réalisme. Nous verrons que tout ceci s’accorde admirablement
avec les dates, malheureusement encore hypothétiques, que l’on a
proposées pour l’érection des deux groupes.
Notons en passant que Pausanias, auquel nous devons la con-
TÈTE DE PLOUTOS
Ayant appartenu à une copie d'après l’Eiréné de Céphisodole
(Musée de Dresde)
naissance du groupe athénien, l’attribue tout simplement à un Céphi-
sodote ; ici, comme toujours, il se montre moins précis dans ses
informations que Pline, et il n’a pas su distinguer entre les deux
artistes du même nom. Si l’on a rapporté TEiréné à Céphisodole
l’Ancien, c’est en partie par égard pour le style de la copie, en partie
aussi à cause de la date qu’on a prétendu pouvoir lui assigner.
L’original aurait été exécuté, à ce que l'on croit, pour commémorer
l’heureux rétablissement de la paix, fruit des victoires rempor-
tées, en 375 avant J.-C., par Timothée, fils de Conon1. La statue,
vouée dès l’année même de cette paix, n’aurait été érigée qu'en 371,
à la date que Pline (xxxiv, 54) signale comme celle du floniit de
d. Pour les dates, voir Wolters, Jahrbuch clés arch. Instituts, t. VIII (1803),
p. 178. M. Furtwængler (Meisterwerke, p. 514, note) pense que la statue fut dédiée
à l’occasion du congrès tenu à Athènes en 371.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
révélant la même intention réaliste que les formes du visage.
Il serait superlTuL.de revenir ici sur l’analyse détaillée des deux figures
principales, qui a été faite si souvent et si brillamment; si je me
suis arrêtée sur le Ploutos et le Dionysos, c’est parce qu’ils ont été
plutôt négligés. Mais, de quelque point de vue que l’on étudie les
deux groupes, on y constate, à côté de ressemblances qui en indi-
quent la commune origine, les preuves d’une évolution de l’artiste
vers le réalisme. Nous verrons que tout ceci s’accorde admirablement
avec les dates, malheureusement encore hypothétiques, que l’on a
proposées pour l’érection des deux groupes.
Notons en passant que Pausanias, auquel nous devons la con-
TÈTE DE PLOUTOS
Ayant appartenu à une copie d'après l’Eiréné de Céphisodole
(Musée de Dresde)
naissance du groupe athénien, l’attribue tout simplement à un Céphi-
sodote ; ici, comme toujours, il se montre moins précis dans ses
informations que Pline, et il n’a pas su distinguer entre les deux
artistes du même nom. Si l’on a rapporté TEiréné à Céphisodole
l’Ancien, c’est en partie par égard pour le style de la copie, en partie
aussi à cause de la date qu’on a prétendu pouvoir lui assigner.
L’original aurait été exécuté, à ce que l'on croit, pour commémorer
l’heureux rétablissement de la paix, fruit des victoires rempor-
tées, en 375 avant J.-C., par Timothée, fils de Conon1. La statue,
vouée dès l’année même de cette paix, n’aurait été érigée qu'en 371,
à la date que Pline (xxxiv, 54) signale comme celle du floniit de
d. Pour les dates, voir Wolters, Jahrbuch clés arch. Instituts, t. VIII (1803),
p. 178. M. Furtwængler (Meisterwerke, p. 514, note) pense que la statue fut dédiée
à l’occasion du congrès tenu à Athènes en 371.