L’ARCHITECTURE AUX SALONS DE 1897
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doxe, qu’un relevé parfait a pour condition essentielle l’effacement
de la personnalité de l’artiste qui l’exécute.
M. Pontremoli a fait une étude très complète des monuments
de l’Acropole de Pergame; les dessins sont d’une exécution habile,
mais je dois avouer que j’ai éprouvé beaucoup plus de plaisir à
regarder les aquarelles aux tons gris et lumineux, rendant bien
l’effet du ciel d’Orient, qu’à étudier les monuments de basse époque
reconstitués par M. Pontremoli.
Il ne faut pas trop toucher aux ruines : elles ont leur poésie et
GALERIE JAPONAISE, PAR M. A. MARCEL
(Salon des Champs-Elysées)
leur grandeur. 11 n'est pas d’œuvre médiocre qui n’ait gagné aux
injures du temps ; en précisant ce qui reste indécis, ce qui se dissi-
mule sous les fleurs et sous la mousse, on risque fort de détruire le
charme, et de substituer au rêve de l’imagination une froide réalité.
Laissant de côté les médiocres monuments d’époque romaine,
je réserverai mon admiration pour les états actuels., très conscien-
cieusement présentés par M. Pontremoli et pour son dessin de
l’autel de Zeus. Le jeune architecte semble avoir été très embar-
rassé par le parti à prendre dans la polychromie des sculptures, et
il s’est contenté de colorer très légèrement les fonds. Il semble
cependant, d’après les tombeaux trouvés à Saïda et transportés à
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doxe, qu’un relevé parfait a pour condition essentielle l’effacement
de la personnalité de l’artiste qui l’exécute.
M. Pontremoli a fait une étude très complète des monuments
de l’Acropole de Pergame; les dessins sont d’une exécution habile,
mais je dois avouer que j’ai éprouvé beaucoup plus de plaisir à
regarder les aquarelles aux tons gris et lumineux, rendant bien
l’effet du ciel d’Orient, qu’à étudier les monuments de basse époque
reconstitués par M. Pontremoli.
Il ne faut pas trop toucher aux ruines : elles ont leur poésie et
GALERIE JAPONAISE, PAR M. A. MARCEL
(Salon des Champs-Elysées)
leur grandeur. 11 n'est pas d’œuvre médiocre qui n’ait gagné aux
injures du temps ; en précisant ce qui reste indécis, ce qui se dissi-
mule sous les fleurs et sous la mousse, on risque fort de détruire le
charme, et de substituer au rêve de l’imagination une froide réalité.
Laissant de côté les médiocres monuments d’époque romaine,
je réserverai mon admiration pour les états actuels., très conscien-
cieusement présentés par M. Pontremoli et pour son dessin de
l’autel de Zeus. Le jeune architecte semble avoir été très embar-
rassé par le parti à prendre dans la polychromie des sculptures, et
il s’est contenté de colorer très légèrement les fonds. Il semble
cependant, d’après les tombeaux trouvés à Saïda et transportés à