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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Nr. 3
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Marquet de Vasselot, Jean Joseph: Le trésor de l'Abbaye de Roncevaux, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0235

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214

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

placée à plusieurs mètres au-dessus du sol, dans une église complè-
tement obscure, il est presque impossible de la voir1. C’est une
statue en bois recouvert d’argent2, de la fin du xme siècle ou du
commencement du xivc. La Vierge, assise sur un trône carré sans
dossier, surmonté d'un coussin, est vêtue d’une robe collante3, serrée
à la taille par une ceinture étroite, et d’un manteau. Ses cheveux
sont cachés par un voile qui retombe sur ses épaules4. Du bras
gauche elle tient l'Enfant; la main droite, baissée et un peu écartée
du corps, portait autrefois une tige fleurie. Le pied droit est légère-
ment ramené en arrière. L’Enfant, vêtu d’une longue robe, cherche
à se mettre debout sur la jambe gauche de sa mère; il lui pose la
main droite sur la poitrine comme pour s’aider en prenant un point
d’appui ; de la main gauche il tient le globe5. La Vierge incline la
tête vers sa gauche pour regarder l’Enfant ; tous deux sourient légè-
rement, les lèvres entr’ouvertes ; on aperçoit leurs dents.

Le trône est bordé en haut et en bas par de larges bandes fili-
granées et gemmées6. Chacun des petits côtés du trône est orné d’un
ange, en argent repoussé et doré par endroits. Debout, vêtu d’une
robe et d’un grand manteau, les ailes demi-étendues derrière son
dos, chaque ange tient devant lui, des deux mains, un grand chan-
delier garni d’un cierge7. Il est placé entre deux colonnes qui sup-

1. A certaines fêtes on la couvre d’un manteau brodé d’or, de la fin du
xve siècle ou du commencement du xvie, qui passe pour avoir été exécuté et
donné par sainte Isabelle, reine de Portugal, femme de Denis Ier qui mourut en
1336 ! Il serait plus vraisemblable de croire que ce manteau a pu être donné par
Isabelle de Portugal, reine de Castille, qui mourut en 1496.

2. Elle mesure 0m90 de hauteur; largeur totale, 0m45. Certaines parties sont
dorées. Les visages et les mains ne sont pas recouverts d’argent, et sont peints.

3. On a ajouté un bijou, orné de diamants (?), à la bande flligranée et gem-
mée qui borde la robe autour du cou. De même pour l’Enfant.

4. La couronne primitive qui était posée sur ce voile a disparu, et a été
reinplacéepar une énorme couronne, entourée d’un nimbe, d’un effet désastreux.

5. Surmonté d’une croix moderne. — Autrefois, l’Enfant n’avait pas de cou-
ronne. Celle dont on l’a affublé est vissée sur une tige en fer qu’on lui a plantée
dans la tête.

6. Ces bandes ont été détruites à la face postérieure, et à la base de la face
latérale droite.

7. Souvent, au xnie et au xive siècles, la Vierge est ainsi représentée entre
deux anges portant des chandeliers. Cf. Darcel, La Collection Basilewsky. Paris,
1874, 2 vol. in-4°, t. II, pi. xvi. — Giraud, Recueil des principaux objets d'art ayant
figuré à l'Exposition rétrospective de Lyon en 1877. Lyon, 1878, petit in-f°, pl. vu.
— E. Molinier, Histoire générale des arts appliqué à l’Industrie, t. I. Les Ivoires,
p. 184, pl. xvi, p. 190, 194.
 
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