TRÉSORS DE L’ART ITALIEN EN ANGLETERRE
381
III
raffiné qu’il voit partout la beauté ; avec lui, rien n’est commun
ni abandonné. Léonard est l’homme le plus universel de l’huma-
nité, et tous ceux qui voudraient comprendre quelque chose à son
génie vivront en communion quotidienne avec une telle révélation
suprême de son esprit que si, grâce à elle, ils peuvent arriver à
recueillir quelque reflet de sa vision, ils se hausseront à une pen-
sée plus haute, à une pos-
session plus absolue de la
Vérité.
Occupons-nous mainte-
nant, question bien plus com-
plexe, de fixer la parenté du
carton avec le tableau du
Louvre.
Les deux compositions
sont bien différentes, non ce-
pendant jusqu’à être tout à
fait indépendantes l’une de
l’autre. Si nous en voulons
la preuve, nous la trouve-
rons dans l’incertitude où se
sont trouvés les écrivains qui,
depuis Vasari, ont confondu
ces deux compositions. Mais,
plus récemment, il a été dé-
montré d’une manière complète, par des écrivains comme M. Marks 1
et M. Eugène Müntz2, que le carton de la Royal Academy est le
premier pas dans le développement d’une idée qui a trouvé son ex-
pression finale dans un carton identique en composition au tableau
du Louvre.
Les raisons qui ont permis de formuler ces conclusions sont
les suivantes :
1° La présence, dans la composition du tableau du Louvre, d’un
symbole qui ne se trouve pas dans le carton de la Royal Academy :
l’agneau, emblème de sacrifice.
2° Les nombreuses copies et adaptations faites par les élèves
LA SAINTE FAMILLE, PAU RAPHAËL
iMusée de Madrid)
1. Op. cil.
2. V. Chronique des Arts du 5 décembre 1891, p. 292.
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III
raffiné qu’il voit partout la beauté ; avec lui, rien n’est commun
ni abandonné. Léonard est l’homme le plus universel de l’huma-
nité, et tous ceux qui voudraient comprendre quelque chose à son
génie vivront en communion quotidienne avec une telle révélation
suprême de son esprit que si, grâce à elle, ils peuvent arriver à
recueillir quelque reflet de sa vision, ils se hausseront à une pen-
sée plus haute, à une pos-
session plus absolue de la
Vérité.
Occupons-nous mainte-
nant, question bien plus com-
plexe, de fixer la parenté du
carton avec le tableau du
Louvre.
Les deux compositions
sont bien différentes, non ce-
pendant jusqu’à être tout à
fait indépendantes l’une de
l’autre. Si nous en voulons
la preuve, nous la trouve-
rons dans l’incertitude où se
sont trouvés les écrivains qui,
depuis Vasari, ont confondu
ces deux compositions. Mais,
plus récemment, il a été dé-
montré d’une manière complète, par des écrivains comme M. Marks 1
et M. Eugène Müntz2, que le carton de la Royal Academy est le
premier pas dans le développement d’une idée qui a trouvé son ex-
pression finale dans un carton identique en composition au tableau
du Louvre.
Les raisons qui ont permis de formuler ces conclusions sont
les suivantes :
1° La présence, dans la composition du tableau du Louvre, d’un
symbole qui ne se trouve pas dans le carton de la Royal Academy :
l’agneau, emblème de sacrifice.
2° Les nombreuses copies et adaptations faites par les élèves
LA SAINTE FAMILLE, PAU RAPHAËL
iMusée de Madrid)
1. Op. cil.
2. V. Chronique des Arts du 5 décembre 1891, p. 292.