TRÉSORS DE L’ART ITALIEN EN ANGLETERRE
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voyons une frappante ressemblance, surtout dans le paysage, entre
celui-là et la copie qui est à Londres.
Ce fut cette analogie qui incita très probablement Waagen à
attribuer ce tableau à Salaino, opinion que nous ne saurions par-
tager. Malgré la beauté qu’on est tenté de trouver dans cette version,
il faut reconnaître que c’est un peu l'histoire du geai paré des plumes
du paon, et que nous nous trouvons fort loin de la spontanéité et de
la profondeur de l’original.
Résumons tous ces faits : Léonard exécuta un premier carton
avant avril 1501, et, s’il faut en croire Resta, avant 1500, à Milan,
pour le roi Louis XII auquel il ne fut jamais envoyé. Ce carton est
maintenant à la Royal Academy.
Léonard travaillait au deuxième carton, à Florence, en avril 1501.
La composition en fut semblable à celle du tableau du Louvre. C’est
le grand carton dont parle Vasari et dont Raphaël s’est inspiré en
1507. Léonard l’emporta en France en 1516.
Léonard, aidé par un élève, était en train en 1516, en France, de
peindre son tableau d’après ce carton. Les deux morceaux revinrent
à Milan après sa mort. Le tableau fut rapporté en France en 1629 ;
toutes traces du carton sont perdues depuis 1618, car le carton
Plattemberg-Esterhazy ne peut, pas plus que les fragments de
Windsor, être considéré comme l’œuvre magistrale de Léonard.
HERBERT F. COOK
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voyons une frappante ressemblance, surtout dans le paysage, entre
celui-là et la copie qui est à Londres.
Ce fut cette analogie qui incita très probablement Waagen à
attribuer ce tableau à Salaino, opinion que nous ne saurions par-
tager. Malgré la beauté qu’on est tenté de trouver dans cette version,
il faut reconnaître que c’est un peu l'histoire du geai paré des plumes
du paon, et que nous nous trouvons fort loin de la spontanéité et de
la profondeur de l’original.
Résumons tous ces faits : Léonard exécuta un premier carton
avant avril 1501, et, s’il faut en croire Resta, avant 1500, à Milan,
pour le roi Louis XII auquel il ne fut jamais envoyé. Ce carton est
maintenant à la Royal Academy.
Léonard travaillait au deuxième carton, à Florence, en avril 1501.
La composition en fut semblable à celle du tableau du Louvre. C’est
le grand carton dont parle Vasari et dont Raphaël s’est inspiré en
1507. Léonard l’emporta en France en 1516.
Léonard, aidé par un élève, était en train en 1516, en France, de
peindre son tableau d’après ce carton. Les deux morceaux revinrent
à Milan après sa mort. Le tableau fut rapporté en France en 1629 ;
toutes traces du carton sont perdues depuis 1618, car le carton
Plattemberg-Esterhazy ne peut, pas plus que les fragments de
Windsor, être considéré comme l’œuvre magistrale de Léonard.
HERBERT F. COOK