CHARGES D’HORACE VERNET
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ces de l’Académie française ou la Bibliothèque de l’Institut ! Lui, Lebas,
à la bonne figure de bourgeois, presque de boutiquier, ou Vaudoyer
au profil de Pulcinella, accroupi, ratatiné
sur lui-même, et qu’on a vu dans le très
vieux temps porter l’ourson des dragons
de Lambesc (ces mêmes dragons qui, en
1789, chargèrent le peuple aux Tuileries),
Huyot qu’on leur peut join-
dre en sa qualité de voya-
geur, Fontaine, l'émigré, ne
sont-ils point tous, en 1840,
d’étranges revenants, de cu-
rieux sujets pour philoso-
pher ? Ycrnet les peint un
peu à la légère, il semblerait,
et ne tire point d’eux tout le
parti souhaitable, même pour
une charge drôle. Commencer par servir dans la cavalerie et instal-
ler l’Institut au collège des Quatre-Nations, c’est, révérence sauve,
juste l’opposé de Kléber allant prendre les Pyramides après avoir
bâti une maison à Lurc. Et Vaudoyer a eu
sous la Révolution une importance énorme,
il a fait partie des commissions de réor-
ganisation des Beaux-Arts; il a montré du
civisme et de l’énergie; on lui par-
donne d'avoir épousé la fille de
Lagrenée, un aristocrate non dou-
teux, et sous l'Empire on
lui en tient compte. Pro-
bablement, la Restaura-
tion lui sut gré d’avoir
servi au régiment de Lam-
besc ; le brave homme
avait mot à tout. Dans la
charge de Vernet, on au-
rait peine à trouver autre
chose que la silhouette très
humble d’un vieux petit
employé de ministère.
'’/Tl/7'
C’est bien aussi un type à la Gavarni que Richomme le graveur
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ces de l’Académie française ou la Bibliothèque de l’Institut ! Lui, Lebas,
à la bonne figure de bourgeois, presque de boutiquier, ou Vaudoyer
au profil de Pulcinella, accroupi, ratatiné
sur lui-même, et qu’on a vu dans le très
vieux temps porter l’ourson des dragons
de Lambesc (ces mêmes dragons qui, en
1789, chargèrent le peuple aux Tuileries),
Huyot qu’on leur peut join-
dre en sa qualité de voya-
geur, Fontaine, l'émigré, ne
sont-ils point tous, en 1840,
d’étranges revenants, de cu-
rieux sujets pour philoso-
pher ? Ycrnet les peint un
peu à la légère, il semblerait,
et ne tire point d’eux tout le
parti souhaitable, même pour
une charge drôle. Commencer par servir dans la cavalerie et instal-
ler l’Institut au collège des Quatre-Nations, c’est, révérence sauve,
juste l’opposé de Kléber allant prendre les Pyramides après avoir
bâti une maison à Lurc. Et Vaudoyer a eu
sous la Révolution une importance énorme,
il a fait partie des commissions de réor-
ganisation des Beaux-Arts; il a montré du
civisme et de l’énergie; on lui par-
donne d'avoir épousé la fille de
Lagrenée, un aristocrate non dou-
teux, et sous l'Empire on
lui en tient compte. Pro-
bablement, la Restaura-
tion lui sut gré d’avoir
servi au régiment de Lam-
besc ; le brave homme
avait mot à tout. Dans la
charge de Vernet, on au-
rait peine à trouver autre
chose que la silhouette très
humble d’un vieux petit
employé de ministère.
'’/Tl/7'
C’est bien aussi un type à la Gavarni que Richomme le graveur