DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Gusman, Pierre: La villa d'Hadrien
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0513
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
472
pénaux proprement dits, soit qu’ils aient étudié le prétendu Natato-
rium, ou le péristyle du palais impérial, ou le Pœcile.
M. Sortais, architecte, également prix de Rome, fit faire des
fouilles en 1893 pour sa reconstitution du Canope. C’est à l’obligeance
de M. Sortais que je dois de pouvoir donner quelques nouveaux ren-
seignements se rapportant à cette partie de la villa.
Enfin, M. Boissier1, avec un charme qui lui est naturel, a pu-
blié une magistrale étude sur la villa Hadriana.
Ce n'est que depuis peu d’années que le gouvernement italien,
voulant conserver à l’art cette merveille du pittoresque et ce trésor
archéologique, acheta une partie des terrains à la famille Braschi.
ce qui arrêta les actes de vandalisme.
En artiste, Hadrien avait choisi son site et, par certaines per-
spectives bien ménagées, il pouvait., dans le calme des chaudes soi-
rées, voir Rome, enveloppée de pourpre et d'or, se noyer dans les
vapeurs bleues. Loin du bruit de la capitale du monde, il respirait
plus libre un air aux senteurs parfumées et revivait des souvenirs
aimés.
Cet empereur était architecte et, poète par aventure, il fit même
de mauvais vers. C'est lui qui dessina, selon Spartien, les plans du
temple de Vénus et de Rome. Il est donc vraisemblable de penser
qu'il s’occupa personnellement des travaux de Tibur. Dans les grands
voyages qu'il fit pour se rendre compte par lui-même de l'adminis-
tration de son vaste empire, il visita l’Egypte et la Grèce, où mille
fêtes furent données en son honneur et où il a semé des chefs-
d'œuvre sur son passage. À son retour, il est donc naturel qu’Ha-
drien ait voulu rappeler les noms des sites et des merveilles qui
l’avaient charmé. La villa, cette fantaisie capricieuse, a été critiquée
vivement par certains auteurs, et non des moindres, qui n’ont cer-
tainement pas fait de la résidence impériale un examen bien appro-
fondi. L’état actuel des ruines ne peut donner une idée de la richesse
des décorations ; cependant, J es quelques restes grandioses et les
œuvres d’art trouvées dans les fouilles peuvent encore témoigner
des splendeurs passées ; lors, il est admissible que les constructions
d’Hadrien, si peu compréhensibles qu’elles puissent paraître, de-
1. Promenades archéologiques. — M. Winnefeld a publié récemment une étude
sur la villa Hadriana (Berlin, 1895).
472
pénaux proprement dits, soit qu’ils aient étudié le prétendu Natato-
rium, ou le péristyle du palais impérial, ou le Pœcile.
M. Sortais, architecte, également prix de Rome, fit faire des
fouilles en 1893 pour sa reconstitution du Canope. C’est à l’obligeance
de M. Sortais que je dois de pouvoir donner quelques nouveaux ren-
seignements se rapportant à cette partie de la villa.
Enfin, M. Boissier1, avec un charme qui lui est naturel, a pu-
blié une magistrale étude sur la villa Hadriana.
Ce n'est que depuis peu d’années que le gouvernement italien,
voulant conserver à l’art cette merveille du pittoresque et ce trésor
archéologique, acheta une partie des terrains à la famille Braschi.
ce qui arrêta les actes de vandalisme.
En artiste, Hadrien avait choisi son site et, par certaines per-
spectives bien ménagées, il pouvait., dans le calme des chaudes soi-
rées, voir Rome, enveloppée de pourpre et d'or, se noyer dans les
vapeurs bleues. Loin du bruit de la capitale du monde, il respirait
plus libre un air aux senteurs parfumées et revivait des souvenirs
aimés.
Cet empereur était architecte et, poète par aventure, il fit même
de mauvais vers. C'est lui qui dessina, selon Spartien, les plans du
temple de Vénus et de Rome. Il est donc vraisemblable de penser
qu'il s’occupa personnellement des travaux de Tibur. Dans les grands
voyages qu'il fit pour se rendre compte par lui-même de l'adminis-
tration de son vaste empire, il visita l’Egypte et la Grèce, où mille
fêtes furent données en son honneur et où il a semé des chefs-
d'œuvre sur son passage. À son retour, il est donc naturel qu’Ha-
drien ait voulu rappeler les noms des sites et des merveilles qui
l’avaient charmé. La villa, cette fantaisie capricieuse, a été critiquée
vivement par certains auteurs, et non des moindres, qui n’ont cer-
tainement pas fait de la résidence impériale un examen bien appro-
fondi. L’état actuel des ruines ne peut donner une idée de la richesse
des décorations ; cependant, J es quelques restes grandioses et les
œuvres d’art trouvées dans les fouilles peuvent encore témoigner
des splendeurs passées ; lors, il est admissible que les constructions
d’Hadrien, si peu compréhensibles qu’elles puissent paraître, de-
1. Promenades archéologiques. — M. Winnefeld a publié récemment une étude
sur la villa Hadriana (Berlin, 1895).