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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Nr. 2
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Strong, Eugénie: L' Hermès d'Olympie
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0141

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

mais (d’après une tradition conservée par un scoliaste) celle de son
contemporain Praxitèle l’Ancien1 2. Nous voyons donc que Pausanias,
soit qu’il suive l’opinion populaire, soit qu’il emprunte à des textes
où l’erreur d'attribution était déjà commise, donne, comme étant de
Phidias, certaines œuvres do scs élèves ou contemporains. Ce
genre de confusion s’est produit de tout temps autour des noms des
grands maîtres. De nos jours, combien de simples œuvres d’école
n’a-t-on pas décorées des noms de Raphaël, de Jean Bcllin ou de
Titien? Il est tout à fait certain que Praxitèle, l’artiste le plus popu-
laire de toute l’antiquité, n’a pas échappé à la règle commune; les
textes précités nous en donnent la preuve. Etudiés à la lumière qu’ils
projettent l’un sur l’autre, ils semblent prouver qu’au temps de Pau-
sanias on faisait passer sous le nom de Praxitèle un Hermès exécuté
par Céphisodote l’Ancien.

N’était le passage de Pausanias, on aurait, sans la moindre
hésitation, identifié la statue d’Hermès portant Dionysos enfant,
trouvée à Olympie, avec le Merenrins Liberum patrern in infant ici
nutriens que Pline attribue à ce Céphisodote. Tout aurait porté à
cette croyance ; on aurait non seulement insisté sur l’identité du
sujet avec celui que mentionne Pline, mais encore sur la frappante
ressemblance qu’offre la composition du groupe d’Olympie avec le
groupe symbolique d’Eiréné portant Ploutos enfant, que le même
Céphisodote avait exécuté pour Athènes-. Le hasard a fait que ce
groupe soit la seule œuvre de Céphisodote dont nous possédions la
copie certifiée, retrouvée par Brunn, dans une statue de la Glypto-
thèque de Munich 3.

L’Eiréné offre, tant par la pose que par le rythme de ses lignes,
des analogies marquées avec les Muses des reliefs de Mantinée4, et

1. Overbeck, Schriftquellen, n° 640. Je trouve les arguments de M. Furtwæn-
gler (Meistcrwcrke, p. 52), tout à fait concluants quant aux textes ; la manière de
voir qu'il adopte dans ses Intermezzi (p. 31) me paraît moins convaincante.

2. Pausanias, t, 8,2; ix, 16, 1.

3. Brunn, Bcschrcibung der Glyptothck, n° 96. Si je ne me trompe, l'honneur
de l’identification revient à M. L. von Urlichs ; Brunn a ensuite reconnu le même
type sur deux monnaies d’Athènes, également conservées à Munich(Imliof-Blumer
et P. Gardner, A Numismatic Commcntary to Pausanias, pl. DD, ix et x), qui
montrent que l’Eiréné s’appuyait de la main droite sur un long sceptre, et que
le Ploutos tenait de la main gauche sa corne d’abondance.

4. Athènes, Musée central (Catal., nos 215-217). Ces reliefs ornaient la base
d’un groupe par Praxitèle, représentant Leto avec Apollon etArtémis (Paus., vin,
9, 1). Une reconstruction de cette base a été proposée par M. Waldstein (Papers
 
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