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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Nr. 3
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Pacully, Emil: Le retable d'Oporto
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0219

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200

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Chose plus frappante encore : certaines nuances du retable se
retrouvent dans les tableaux de ce peintre ; ainsi, la robe de la figure
qu’on croyait être le roi de Portugal a le même fond écarlate, les
mêmes dessins brodés en noir et or, les mêmes ombres et les mêmes
lumières que la robe de sainte Catherine, dans le tableau de Gérard
David du Musée de Rouen ; toutes deux sont identiques jusqu’au
moindre détail. Même observation pour le fond doré, la forme et la
couleur noire des broderies des robes que portent les princesses, en
tout pareilles au manteau de l’ange du Baptême du Christ, à Bruges.
Quant aux fleurs du Baptême, tant admirées par M. Daube, elles
sont exactement semblables dans notre tableau, par leur couleur et
leur exécution.

Enfin, l’extrême finesse de la facture, poussée si loin jusque
dans les détails, la façon admirable dont est traité le paysage (nuile
part le paysage n’est plus parfait que dans les œuvres de Gérard
David), le groupement symétrique de la famille du donateur, la
grandeur disproportionnée des figures du premier plan, les poses
(comparez encore l'ange du Baptême du Christ, à Bruges), la ma-
nière de dessiner les mains, généralement courtes et molles, merveil-
leusement modelées d’ailleurs, la longueur des cous (comparez le
tableau appartenant à Mme de Denteghem), tout cela prouve abon-
damment que Gérard David est l’auteur du tableau d’Oporto, ou plu-
tôt de la grande partie de ce tableau.

L’autre partie, que nous supposons être de la main d'un de ses
élèves, offre, ainsi que nous l'avons dit en commençant, de grandes
analogies pour le caractère des figures1 et l’exécution, avec le faire
de van Orley. Ces analogies ne paraîtront pas singulières, si on se
souvient que van Orley se montre, dans ses œuvres de jeunesse,
élève obéissant de Gérard David. Pour s’en convaincre, il suffit de
comparer le Paulus de Güstrow de van Orley, au Saint Jérôme du trip-
tyque de Gênes, de Gérard David. Du reste, les peintures extérieures
des volets de Y Ascension delà Vierge, de Mmc de Denteghem, peintes
peut-être par un élève de Gérard David, présentent aussi les mêmes
analogies avec le style de van Orley.

Telles sont les preuves que nous pouvons apporter à notre pre-
mière affirmation ; nous en retirerons d'autres de l’étude des acces-
soires et d’une signature, découverte par nous sur le tableau.

1. Cette analogie a été relevée par M. Cari Justi, Jahrbuch der kœn. preuss.
Kunstsammlungen, 1888, IIIe fascicule.
 
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