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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 1
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Cook, Herbert Frederick: Les trésors de l'art italien en Angleterre, 2, L'école milanaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0033

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans un état de conservation parfait et doit, pour cette raison, compter
comme un chef-d’œuvre de l’artiste.

Ici encore, la composition est si harmonieusement balancée, que
je ne crois pas téméraire de supposer que Léonard lui-même soit
l’inventeur du thème premier, et cette hypothèse se trouve con-
tinuée si l’on compare les tableaux qui nous occupent à un troisième
exemplaire de la même main, celui du musée de l’Ermitage, à Saint-
Pétersbourg, qui offre avec eux des ressemblances et a conservé
jusqu’ici son attribution officielle à Léonard de Vinci.

Toutes ces œuvres de Cesare da Sesto datent du temps où il
était étroitement associé au grand maître ; mais sa carrière prit, peu
d’années après, une direction nouvelle, lorsqu’il visita l’Italie méri-
dionale (et peut-être la Sicile), où il peignit la grande Adoration des
Mages qui se trouve aujourd'hui au musée de Naples. Ici, nous dis-
tinguons l'influence de Raphaël s’affirmant d’elle-même à côté des
éléments léonardesques antérieurs, et Vasari nous dit bien, en effet,
que les deux peintres devinrent amis intimes. Un échantillon carac-
téristique du style de Cesare, au cours de cette dernière période, est
récemment entré dans la collection de sir Francis Cook, et nous en
donnons ici la reproduction. Les dimensions du tableau n’ont mal-
heureusement pas permis de le transporter à l’exposition ; mais on
a pu le voir, il y a trois ans, lors de la dispersion en vente publique
de la collection de lord Acton qui l’avait acquis, il y a plusieurs
années, à Naples.

La Madone est assise sur son trône, entre saint Georges et saint
Jean-Baptiste, portant l’Enfant dans une attitude que notre peintre a
fréquemment reproduite — nous la trouvons, par exemple, dans la
Madone avec les Saints de l’Ermitage, au musée Brera, etc. Le
rendu minutieux des bas-reliefs, les architectures accessoires, sont
des traits qui peuvent provenir, chez Cesare da Sesto, soit de l’étude
de ruines antiques dans l’Italie méridionale, soit de ses relations
avec Raphaël, à Rome. Les types des figures sont plus suaves que
ceux de la première phase ; la composition n'est point du tout dans
le goût de Léonard, qui ne semble pas avoir jamais adopté, pour la
Madone et les saints, l’agencement en triangle, et il est à remar-
quer que voici la seule œuvre que nous connaissions de Cesare où
il ait suivi l’ordonnance pyramidale. C’est là une particularité
essentiellement vénitienne et, en raison de ce signe, comme en
raison du type du saint Georges, je suis porté à y chercher l’in-
fluence de Sébastien del Piombo, qui se trouvait alors à Rome. La
 
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