UN PORTRAIT JAPONAIS DU XIIIe SIÈCLE
La Gazette a très juste-
ment pensé qu'il convenait,
sans aucune hésitation, de
présenter à ses lecteurs une
œuvre de peinturejaponaise
dont il faut saluer la venue
en France avec le même
enthousiasme qui accueil-
lerait la découverte d'un
dessin inédit de Dürer ou
d'Holbein ; et je ne crains
pas un seul instant de rap-
procher de ces deux grands
noms, dont la gloire pour-
rait être redoutable à tout
autre, l’artiste inconnu de
l'Empire du Soleil levant.
C’est un portrait, et
parmi toutes les œuvres
dont cet art nous avait jus-
qu’ici apporté la séduction,
je n’en connais aucune où
s’affirme avec une telle ri-
gueur et une telle énergie
la recherche du caractère
individuel. On s’était peut-être un peu trop hâté d’aftirmer que les
Japonais n’avaient jamais su interpréter la figure humaine en soi,
comme sujet d’étude physionomique. En effet, à parcourir leurs
œuvres gravées, livres et estampes, leurs figures apparaissent
presque toujours monotones et inexpressives, bien qu’ils aient su
admirablement rendre certaines expressions de cruauté, de sournoi-
La Gazette a très juste-
ment pensé qu'il convenait,
sans aucune hésitation, de
présenter à ses lecteurs une
œuvre de peinturejaponaise
dont il faut saluer la venue
en France avec le même
enthousiasme qui accueil-
lerait la découverte d'un
dessin inédit de Dürer ou
d'Holbein ; et je ne crains
pas un seul instant de rap-
procher de ces deux grands
noms, dont la gloire pour-
rait être redoutable à tout
autre, l’artiste inconnu de
l'Empire du Soleil levant.
C’est un portrait, et
parmi toutes les œuvres
dont cet art nous avait jus-
qu’ici apporté la séduction,
je n’en connais aucune où
s’affirme avec une telle ri-
gueur et une telle énergie
la recherche du caractère
individuel. On s’était peut-être un peu trop hâté d’aftirmer que les
Japonais n’avaient jamais su interpréter la figure humaine en soi,
comme sujet d’étude physionomique. En effet, à parcourir leurs
œuvres gravées, livres et estampes, leurs figures apparaissent
presque toujours monotones et inexpressives, bien qu’ils aient su
admirablement rendre certaines expressions de cruauté, de sournoi-