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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 1
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Cook, Herbert Frederick: Les trésors de l'art italien en Angleterre, 2, L'école milanaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0035

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Cette Madone est une des meilleures œuvres de Cesare da Sesto ;
elle date de 1515 à 1520 environ, et son style comme ses dimensions
concordent avec le style et les dimensions des Rois Mages du Musée
de Naples. Entre la finesse harmonieuse de son coloris et les tons plus
crus du tableau de Naples, la comparaison tournerait à l’honneur
de la Madone, dont l’état de conservation est du reste meilleur.

Le tableau de Naples fut peint pour l’église Saint-Nicolas de
Messine. Il est possible que le tableau d’autel de sir Francis Cook ait
été aussi exécuté pour une église de Sicile, car, au musée de Pa-
lerme, on remarque une Madone avec des saints, signée fra gabriele
da vulpe, 1535, dont l’auteur, un artiste local, a évidemment étudié
notre tableau, jusqu’à reproduire l’attitude du Bambino et les petits
putti qui soulèvent le rideau, ainsi que les bas-reliefs et les motifs
d’architecture. Mais, quelle que soit sa provenance, la Madone de
Londres demeure le plus important des tableaux d’autel, avec figures
de grandeur naturelle, que nous possédions de Cesare da Sesto, et
nous fournit de précieuses indications sur le caractère éclectique
de cet artiste.

Les œuvres d’Andrea Solario, le grand artiste lombardo-vénitien.
sont connues de tous les visiteurs du Louvre. On peut les y étudier
mieux que n’importe où, si ce n’est à Milan, et elles y ont trouvé un
asile naturellement désigné, puisque Solario vint en France (1506-
1507), sur la demande de Charles d’Amboise, pour décorer le château
de Gaillon à la place de Léonard, qui ne se décidait pas alors à
quitter Milan.

11 est bien juste que la France conserve précieusementdes souve-
nirs de ce grand artiste, parmi lesquels celte belle Vierge au coussin
vert, digne des honneurs du Salon Carré. Cependant Solario n’est pas
moins magnifiquement représenté en Angleterre, non seulement à la
National Gallery, par de superbes portraits, mais surtout dans les
collections privées. Le Burlington Fine Arts Club a exposé trois de
ses œuvres : une Madone en adoration, de sa première époque (appar-
tenant au Dr Richter), une Annonciation, signée et datée de 1506
(à M. Kay)1 et une Madone, de sa dernière manière (à M. Salting)2.

1. Reproduite dans le Catalogne illustré.

2. Un Saint Jérôme, prêté par le musée Bowes, à Barnard Gastle, et attribué
à Cesare da Sesto, a été reconnu par M. Frizzoni et d’autres critiques, comme
étant delà dernière période de Solario et devant être rapproché principalement
de la Fuite en Égypte du musée Poldi, à Milan.
 
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