Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Babelon, Ernest: Les camées antiques de la Bibliothèque Nationale, 3
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0047

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
40

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

que de leurs bagues et delà toilette de leurs ongles), est forgé par
Aristophane pour ridiculiser les plus efféminés de ses contemporains1.

Nos musées renferment des statues qui ont plusieurs bagues
à chaque doigt : une main de bronze étrusque, du musée de Cor-
tone, nous montre le pouce lui-même orné d’une bague. Dans un
tombeau de femme, à Kertch, on a trouvé huit bagues de dimen-
sions telles qu’elles n’ont jamais pu être portées au doigt : c’étaient
évidemment des bagues de souvenir ou un luxe d’écrin pareil à celui
que nous verrons fleurir à Rome, à l’époque impériale. D’autres
sépultures de la même nécropole ont livré des colliers d’amulettes
en gemmes taillées ou gravées et même des vases de
Ær métal incrustés de cabochons et de camées.

m _ Les inscriptions votives antérieures au siècle

d’Alexandre qu’on a retrouvées à Athènes, aux abords
du Parthénon, ne signalent pas seulement des intailles
Fig. 7. lais dans le nombre des objets consacrés à Athéna par

(Chaton de bague.) ... , .

les particuliers : il s y rencontre aussi des camées.
A côté des o-cppzytSeç XtOem (cachets en pierres fines) et des axppaytSsç
uoDavat, (cachets en pâte vitreuse), qu’on gardait précieusement,
enfermés dans de beaux écrins multicolores (sv xtêomw tcouIAwo),
ou qui servaient à cacheter les lettres, les amphores de vin ou
d’huile ou même les cabinets secrets, ces dédicaces pieuses et quel-
ques textes littéraires nous attestent le rôle du camée dans la parure.
C’est d’un camée qu’il s’agit, par exemple, dans l’inscription du
Parthénon qui mentionne un onyx de grandes dimensions, portant
gravée l’image d’un ægagre ithyphallique (otjc piya; vpaysZàcpou
TmaTaÇovToç). Aristophane fait dire à l’un de ses personnages :
« Orfèvre, le pendant du collier que tu as fabriqué pour ma femme
est tombé de sa sertissure d’or, pendant qu’elle dansait... ; viens le
remonter. » Le trône d’or du Zeus Olympien de Phidias ôtait un
travail de toreutique et de marqueterie avec incrustations de
gemmes, d’ivoire et d’ébène; les yeux de l’Alhéna Parthénos étaient
des gemmes en cabochon. On donnait aux têtes de Méduse un aspect
plus terrifiant par des yeux incrustés de gemmes flamboyantes
(XtGoyXrjvo'.o MsSonoriç). Je ne sais à quelle époque vivait ce roi cypriote,
du nom d’Hermias, dont parle Pline, auquel on avait érigé, sur le

\. Nous avons donné plusieurs exemples de camées montés en bague : voyez
ci-dessus, t. XIX, p. 224. Notre figure 7 (Catalogue, n° G6) est un camée monté
en chaton de bague, représentant Laïs en Vénus accroupie. Le nom de la célèbre
courtisane corinthienne est inscrit à ses pieds.
 
Annotationen