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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 1
DOI article:
Babelon, Ernest: Les camées antiques de la Bibliothèque Nationale, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0049

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42

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

cription à nous transmise par Athénée, d’après Gallixène de Rhodes,
de la fête dionysiaque célébrée par Ptolémée Philadelphe à Alexan-
drie, vers l’an 260 avant notre ère. Dans cette procession bachiqne,
dont l’antiquité tout entière demeura comme éblouie, on vit défiler,
parmi des richesses dénotant une opulence inouïe dans lesannales de
l’humanité, des vases d’agate du genre du canthare du Cabinet des
médailles, qu’on désigne traditionnellement, à cause de cela, sous
le nom de Coupe de Ptolémée1 ; un cratère colossal en argent, dont
la panse est ornée d’une zone de gemmes ; des trépieds d’or et d’ar-
gent, qui ont la même décoration de camées ou de cabochons; le lit

de Sérnélé avec des couver-
tures garnies de lils d’or et
étoilées de pierreries. A la
proue du vaisseau, où se
tenait Ptolémée lui-même,
on avait installé un sanc-
tuaire de Dionysos, dont les
parois étaient des feuilles
d’or parsemées de gemmes
incrustées dans le métal.

Ce féerique étalage d’or-
fèvrerie gemmée, de camées
et de vases de sardonyx, où
la richesse de la matière
l’emportait, malgré tout, sur le bon goût et sur la réelle et sévère
beauté, nous montre les rois d’Égypte jaloux de posséder la plus
riche gazophylacie du monde. Ils avaient pour émules en ce genre
les rois de Syrie et surtout ceux de Pergame, qui s’étaient constitués
les protecteurs des arts dans le ne siècle qui précède notre ère. L’un
d’eux, Attale II (159-138), possède, comme Ptolémée, une dactylio-
thèque et il entretient à sa cour des graveurs de gemmes, parmi les-
quels le plus célèbre est Athénion, dont il nous est parvenu des
œuvres signées. Mais, après Ptolémée Philadelphe, aucun prince du
monde hellénique ne poussa aussi loin que Mithridate la passion des
gemmes et de l’orfèvrerie gemmée. Ce descendant des Achéménides,

l. La planche hors texte donnée dans notre premier article (V. Gazette des
Beaux-Arts, 3e pér., t. XIX, p. 32) reproduit ce monument, d’après une belle eau-
forte de M. Garen, qu’a bien voulu nous prêter obligeamment M. Emile Lévy, édi-
teur de notre ouvrage Le Cabinet des Antiques, où cette planche a paru tout
d’abord.

Fig. 9. BACCH US ET ARIADNE
 
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