LES CAMÉES ANTIQUES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 113
deux camées et vingt-deux intailles antiques ; voyez les monuments
des trésors de Monza, de Saint-Maurice-en-Valais, d’Aix-la-Chapelle,
de Girone et de vingt autres églises. M. le baron Gustave de
Rothschild possède un magnifique camée qui est encore entouré de
sa large monture byzantine en or émaillé. Il représente, en demi
ronde-bosse, les bustes de Justinien et de Théodora ; dans le champ
de la gemme, on a gravé, à une époque postérieure, les noms de
saint Serge et saint Bacchus, sous le vocable desquels se trouvait
une église bien connue
de Constantinople à la-
quelle le camée a, sans
nul doule, appartenu.
Le Cabinet des mé-
dailles a hérité de quel-
ques-uns des camées qui
jadis étaient sertis sur la
célèbre châsse de Sainte-
Geneviève, le monument
d’orfèvrerie le plus étroi-
tement lié à l’histoire de
Paris et qu’on détruisit
en 1793 ; il garde aussi
plusieurs de ceux qui dé-
coraient les somptueux
reliquaires et les autres
monuments du trésor de
l’abbaye de Saint-Denis
et de la cathédrale de
Chartres ; au musée du
Louvre, vous trouverez les camées qui proviennent des reliquaires
de la cathédrale de Bourges. Les châsses que ces gemmes décoraient
et qu’on a fondues à la fin du siècle dernier, sous prétexte qu’elles
étaient d’exécrables monuments de superstition, nous donnaient de
la destination historique et du rôle des camées dans l’antiquité elle-
même une idée plus juste que celle qui résulte de leur froid aligne-
ment sous nos vitrines, pourtant imaginé en vue de leur restituer
leur caractère païen et primitif.
Dans le nombre des rares camées qui ont conservé la monture
que le moyen âge a substituée à celle des temps antérieurs, nous
signalerons notre magnifique tête d’Auguste (fig. 9 ; Catalogue, n°234),
15
Fig. 9. AUGUSTE
(Monture du moyen âge.)
x x r. — 3 ' p K R T o u R
deux camées et vingt-deux intailles antiques ; voyez les monuments
des trésors de Monza, de Saint-Maurice-en-Valais, d’Aix-la-Chapelle,
de Girone et de vingt autres églises. M. le baron Gustave de
Rothschild possède un magnifique camée qui est encore entouré de
sa large monture byzantine en or émaillé. Il représente, en demi
ronde-bosse, les bustes de Justinien et de Théodora ; dans le champ
de la gemme, on a gravé, à une époque postérieure, les noms de
saint Serge et saint Bacchus, sous le vocable desquels se trouvait
une église bien connue
de Constantinople à la-
quelle le camée a, sans
nul doule, appartenu.
Le Cabinet des mé-
dailles a hérité de quel-
ques-uns des camées qui
jadis étaient sertis sur la
célèbre châsse de Sainte-
Geneviève, le monument
d’orfèvrerie le plus étroi-
tement lié à l’histoire de
Paris et qu’on détruisit
en 1793 ; il garde aussi
plusieurs de ceux qui dé-
coraient les somptueux
reliquaires et les autres
monuments du trésor de
l’abbaye de Saint-Denis
et de la cathédrale de
Chartres ; au musée du
Louvre, vous trouverez les camées qui proviennent des reliquaires
de la cathédrale de Bourges. Les châsses que ces gemmes décoraient
et qu’on a fondues à la fin du siècle dernier, sous prétexte qu’elles
étaient d’exécrables monuments de superstition, nous donnaient de
la destination historique et du rôle des camées dans l’antiquité elle-
même une idée plus juste que celle qui résulte de leur froid aligne-
ment sous nos vitrines, pourtant imaginé en vue de leur restituer
leur caractère païen et primitif.
Dans le nombre des rares camées qui ont conservé la monture
que le moyen âge a substituée à celle des temps antérieurs, nous
signalerons notre magnifique tête d’Auguste (fig. 9 ; Catalogue, n°234),
15
Fig. 9. AUGUSTE
(Monture du moyen âge.)
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