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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 3
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Leclercq, Julien: Alfred Sisley
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0243

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ALFRED SISLEY

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mettent pas de discuter longuement cette intéressante question. On
peut dire cependant, sans être tenu de le démontrer avec de nom-
breux arguments, que si nos peintres ont, dans leurs œuvres, mani-
festé de tout temps des qualités françaises, leur peinture ne fut néan-
moins pas de naissance bien française. Il n’empêche que de très
hautes ou très brillantes personnalités s’y soient distinguées. Cette
peinture littéraire et anecdotique qui, s’adaptant à merveille à des
talents secondaires comme ceux des Delarocbe et des Vernet, trouve

LE PONT DE MORET-SU K-LOING, PAR SISLEY

moyen de rallier, au-dessus même des principes, un talent supé-
rieur comme celui d’Ingres et un génie comme celui de Delacroix,
n'est évidemment pas à discréditer, surtout quand on songe que
Rousseau ni Millet ne lui ont tout à fait échappé. Quant à ceux qui
furent ses pires ennemis, ils ont subi des influences étrangères,
comme Courbet, comme Manet ou comme, en dernier lieu, Ribot,
qui semble s’être réfugié, pour peindre, dans un coin de la Cuisine
des Anges de Murillo. Rastien-Lepage, qui fut l’agitateur d’un
instant, ne s’en écartait que pour y revenir par d’autres voies. En
somme, notre peinture a été classique ou romantique, ou bien,
quand elle a voulu se dégager, impersonnelle et photographique ;
 
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