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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 3
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Leclercq, Julien: Alfred Sisley
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0246

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ALFRED SISLEY

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c’est dans son essence et son caractère foncier que leur art est com-
parable. Lumière et liberté, poésie naturelle, humeur non troublée,
âme transparente, mépris des minuties, esprit, simplicité des
moyens, brio, grâce, audace, voilà ce qu’ils se partagent. Ni chez
les uns, ni chez les autres, il n’y a imitation de la nature et des
choses au sens étroit du mot. Vous chercherez en vain ces immo-
biles paysages qui posent et ces modèles pétrifiés qui jouent à
volonté le symbole, l’allégorie et la vie, sans trop de variante, pour

LA MAISON DE SISLEY A JIOKKT, PAH SISLEY

tels artistes secondaires. C’est toujours de l’interprétation, de la sur-
prise et de cette sorte d’inspiration qui vient de toujours avoir du
plaisir à tous les spectacles. Aucun 11e s’est jamais torturé pour
couvrir une toile. C’est naturel. Et si ce 11’est pas un tableau, c’est
mieux que cela. Les modernes que nous nommons ont l’avantage
sur les anciens, également nommés, d’avoir inventé une technique
plus riche en ressources.

A propos de Chaplin on a souvent évoqué le nom de Fra-
gonard, et nous ne croyons pas qu’il y ait plus de dix ans que
Chaplin soit mort. Eh bien ! regardez aujourd’hui un Chaplin :
c’est noir et dur et affecté. Mais regardez un Renoir — un bon
— peint il y a quinze ans. C’est lumineux, sensuel et tendre,

XXI — 3e PÉRIODE

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