CORRESPONDANCE DE RUSSIE
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avec la Samaritaine : la composition, le clair-obscur, la tonalité générale, les
types des personnages, le motif du paysage, tout y laissait supposer la main de
Rembrandt. Je fis décrocher la toile, afin de pouvoir l’examiner de plus près, et
je constatai alors qu’elle avait subi les retouches de restaurateurs malhabiles.
Heureusement, toute une partie, celle qui comprend le torse et les mains de la
Samaritaine, avait échappé à leurs pratiques, et l’on pouvait y reconnaître la
manière coutumière du grand maître hollandais, dans la dernière période de sa
vie. Le tableau me parut si intéressant, que j’ordonnai son transfert à l’Ermitage,
où je confiai à notre excellent restaurateur, A. Sidorof, le soin de faire dispa-
LE CHRIST ET LA SAMARITAINE, PAR REMBRANDT
(Musée do l’Ermitage.)
raître les retouches. La conviction que cette œuvre était bien de Rembrandt ne
faisait que croître au fur et à mesure du travail, lorsqu’on mit enfin à nu la
signature : Rembrandt f. 1659.
Je ne dirai pas la joie que j’éprouvai. Je fis sans tarder tirer une épreuve
photographique du tableau et la communiquai au directeur du musée de Berlin,
M. Bode, qui s’occupe présentement d’une édition de l’œuvre complet de Rem-
brandt reproduit en héliogravures. Ce savant distingué partagea absolument ma
conviction et me félicita de cette découverte.
D’après les recherches faites dans la littérature spéciale à ce sujet, le tableau
retrouvé était fort connu au siècle passé; il appartenait alors à F. Blackwood, en
Angleterre, et une gravure en avait été exécutée par R. Houston, en 1794. Smith,
dans son Catatogue raisonné (t. VII, n° 80), en donne une description détaillée.
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avec la Samaritaine : la composition, le clair-obscur, la tonalité générale, les
types des personnages, le motif du paysage, tout y laissait supposer la main de
Rembrandt. Je fis décrocher la toile, afin de pouvoir l’examiner de plus près, et
je constatai alors qu’elle avait subi les retouches de restaurateurs malhabiles.
Heureusement, toute une partie, celle qui comprend le torse et les mains de la
Samaritaine, avait échappé à leurs pratiques, et l’on pouvait y reconnaître la
manière coutumière du grand maître hollandais, dans la dernière période de sa
vie. Le tableau me parut si intéressant, que j’ordonnai son transfert à l’Ermitage,
où je confiai à notre excellent restaurateur, A. Sidorof, le soin de faire dispa-
LE CHRIST ET LA SAMARITAINE, PAR REMBRANDT
(Musée do l’Ermitage.)
raître les retouches. La conviction que cette œuvre était bien de Rembrandt ne
faisait que croître au fur et à mesure du travail, lorsqu’on mit enfin à nu la
signature : Rembrandt f. 1659.
Je ne dirai pas la joie que j’éprouvai. Je fis sans tarder tirer une épreuve
photographique du tableau et la communiquai au directeur du musée de Berlin,
M. Bode, qui s’occupe présentement d’une édition de l’œuvre complet de Rem-
brandt reproduit en héliogravures. Ce savant distingué partagea absolument ma
conviction et me félicita de cette découverte.
D’après les recherches faites dans la littérature spéciale à ce sujet, le tableau
retrouvé était fort connu au siècle passé; il appartenait alors à F. Blackwood, en
Angleterre, et une gravure en avait été exécutée par R. Houston, en 1794. Smith,
dans son Catatogue raisonné (t. VII, n° 80), en donne une description détaillée.