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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rhume, mais cependant donne l’ordre de le réveiller de bon matin
pour entendre la messe avant de partir. Le lendemain, il est aux
portes de la mort. Au duc de Nivernais, qui voulait le rassurer, il
répondit « qu’il sentait son mal et qu’il ne reverroit jamais sa
patrie ». Cinq jours plus tard (24 janvier 1752), il était mort.
« Voilà, dit Natoire, l’état de la vie qui donne matière à des lugu-
bres réflections. xAinsy, la plus part des choses brillantes ont toujours
à coté la masse dombre, frase de peinture. .»
Que pourrions-nous ajouter, après ce commentaire de Natoire,
en guise d’épitaphe? Rappelons-nous que nous devons à de Troy
une des plus belles pages de l’art français. Disons-nous aussi que la
nature, en douant magnifiquement le peintre, avait été moins com-
plaisante envers l’bomme, en sorte « qu’on doit attribuer les inéga-
lités qui se rencontrent dans ses productions bien plus au genre de
vie qu’il menait qu’à l’instabilité de son talent ».
E MIL T A F . s . D 1 L K E
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rhume, mais cependant donne l’ordre de le réveiller de bon matin
pour entendre la messe avant de partir. Le lendemain, il est aux
portes de la mort. Au duc de Nivernais, qui voulait le rassurer, il
répondit « qu’il sentait son mal et qu’il ne reverroit jamais sa
patrie ». Cinq jours plus tard (24 janvier 1752), il était mort.
« Voilà, dit Natoire, l’état de la vie qui donne matière à des lugu-
bres réflections. xAinsy, la plus part des choses brillantes ont toujours
à coté la masse dombre, frase de peinture. .»
Que pourrions-nous ajouter, après ce commentaire de Natoire,
en guise d’épitaphe? Rappelons-nous que nous devons à de Troy
une des plus belles pages de l’art français. Disons-nous aussi que la
nature, en douant magnifiquement le peintre, avait été moins com-
plaisante envers l’bomme, en sorte « qu’on doit attribuer les inéga-
lités qui se rencontrent dans ses productions bien plus au genre de
vie qu’il menait qu’à l’instabilité de son talent ».
E MIL T A F . s . D 1 L K E