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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0370

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352

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de celle qu’elle supporte correspondent aux triglyphes du temple. Comparez la
figure précédente avec la figure 180 (t. VII), qui représente le temple de Ségeste
dans son état actuel. La filiation serait encore plus frappante, si on comparait
celui-ci avec les premiers temples qui furent couverts en bois.

Dans l’ouvrage de MM. Perrot et Chipiez, l'analyse pénètre jusqu’aux plus
petits détails de l’architecture du temple dorique, depuis les fondations jusqu’au
fronton et aux tuiles faîtières du toit. L’examen du temple ionique n’est pas
moins minutieux. Aussi ancien peut-être que son rival, ce temple, né sur les côtes
de l’Asie Mineure, créé parles Éoliens et les Ioniens, gardera toujours la marque
de son origine asiatique : par exemple, dans la forme de la base et du chapiteau
de la colonne ; pour le reste, il fera au temple dorique toutes les concessions,
lui empruntant peu à peu ses vastes proportions, son double pronaos, sa belle
ceinture de colonnes et jusqu’à la frise de son entablement; et, chose étonnante,
à l’heure même où les Grecs croiront ne plus employer dans leurs édifices reli-
gieux que l’ordre ionique, l’édifice qui sortira en réalité de leurs mains sera
toujours le temple dorique, modifié seulement dans des détails très importants,
mais secondaires, tels que la forme des colonnes et la richesse de délicats orne-
ments.

Cc'l Athènes — la grande assimilatrice à la fois et la grande créatrice —
qui a eu 1 honneur d’introduire en Grèce le mode ionique, comme elle y a accli-
maté la science, la philosophie et la poésie ioniennes. « C’est Athènes qui a tout
mis au point, tout mûri, tout mené jusqu’à la perfection; c’est chez elle et par
elle que s’achève le prodigieux et long travail d’enfantement, de production
artistique et littéraire qui, pour nous, a commencé à Mycènes, à Tirynthe, à
Orchomène, en Thessalie, pour se continuer avec une infinie diversité d’inven-
tions et d'efforts, dans toutes les colonies grecques qui s’étaient attachées aux
rivages de la Méditerranée, et surtout dans les brillantes cités de la Grèce asia-
tique, dans cette Ionie que l’on a justement appelée le printemps de la Grèce. »

Nous attendons avec impatience les volumes suivants, dans lesquels MM.
Perrot et Chipiez auront, plus que jamais, l’occasion de montrer, outre leurs
qualités d’érudition et de méthode, la finesse remarquable de leur sens esthé-
tique, mérite rare, même chez les archéologues, mérite sans lequel pourtant il
est difficile de mener à bonne fin une histoire de fart digne de ce nom. Quelques
années encore, et nous verrons complet sur les rayons de nos bibliothèques ce
grand ouvrage qui sera une des gloires de l’archéologie française.

e . d . - g .

L’Administrateur-gi’rant : J. ROUAM.

PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE GODOT-DE-.MAUR01.
 
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