Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Valabrègue, Antony: Claude Gillot, 1
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0407

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
386

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

indications que nous avions pu recueillir1. Aujourd’hui, dans l’état
de nos connaissances, quand on s’occupe des délaissés et des oubliés,
des personnalités de second plan, des tempéraments fougueux et
incorrects, on peut toujours s’attendre à retrouver des détails
piquants qui ont leur place dans une révision ultérieure. Les natures
complexes, les talents faits de caprice nous obligent, pour ainsi
dire, à ces retours successifs. Ces gens d’esprit qui tenaient le pin-
ceau ou le burin, ces artistes doués de tant de qualités diverses,
laissent toujours derrière eux quelque chose à connaître d’eux-
mèmes. Il suffit d’apprendre l’existence de quelques œuvres égarées,
de mettre la main sur quelques documents négligés, pour avoir
conscience qu’on doit apporter des retouches au portrait qui a été
esquissé ; il est nécessaire, sinon de tout reprendre dès l’origine,
au moins de remettre les choses dans un nouveau jour.

I

Une notice biographique assez succincte, datant du xvnie siècle,
nous a conservé quelques renseignements sur la vie de Claude
Gillot. Cette notice a pour auteur le chevalier de La Touche, qui fut
un peu peintre, un peu écrivain, un peu poète, et qui mérite bien le
nom d’amateur. Il était né à Châlons-sur-Marne; il connaissait sans
doute Gillot, ce dernier étant originaire de Langres; tous deux appar-
tenaient à la même province de Champagne. Nous avons reproduit
les quelques pages du chevalier de La Touche en appendice à notre
brochure. On peut y puiser plus d’un détail sur les premières années
de notre artiste, fils d'un modeste peintre qui n'avait point quitté
le pays langrois. Il y est parlé de la présentation de Claude Gillot à
l’Académie de peinture, et des sujets qu’il avait traités pour se faire
agréer et pour se faire recevoir. Le biographe nous a enfin raconté
les déceptions qui avaient marqué la fin de la carrière du maître,
appauvri par la chute du système de Law, forcé de se remettre au
travail et supportant avec courage les maladies et l’adversité.

Pour ajouter aux particularités qui nous ont été transmises par
les contemporains de Claude Gillot, nous pouvons mentionner encore
un passage du catalogue de la vente Quentin de Lorangère, rédigé
par le célèbre marchand de tableaux Gersaint. Celui-ci, Caylus et de
Jullienne nous ont, tour à tour, entretenus des relations, d’abord
très cordiales^ que Watteau eut avec son maître, puis des dissenti-

1. Un maître fantaisiste du xvrrre siècle, Claude Gillot, 1883. (Extrait de
V Artiste.)
 
Annotationen