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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 5
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Valabrègue, Antony: Claude Gillot, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0411

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390

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

quand il se sera fait un nom ; il commence par s’attacher à de
petites études, peut-être un peu triviales et d’une donnée assez
restreinte, quitte à élargir peu à peu son domaine.

Les biographes et les amis de Watteau nous ont dit que Gillot
avait abandonné la peinture, après avoir vu les premiers chefs-
d’œuvre de son élève, qui devait devenir un maître incomparable.
Ce découragement s’est produit à une époque assez tardive. Quoi
qu’il en soit, nous nous sommes demandé plus d’une fois ce que
pouvaient être devenus ces tableaux de Gillot qui ne nous étaient
pas révélés par les catalogues de nos principaux musées. Notre
artiste n’est point représenté, en effet,, au Louvre ni dans les
grandes galeries de province.

Quelques-unes des pièces les plus importantes qui ont été gra-
vées par lui-même ou d’après lui portent cette mention : Gillot
pinxit. U avait peint, si nous ajoutons foi à cette indication, les
quatre Fêtes mythologiques de Pan, de Faune, de Diane et de
Bacchus, qui nous sont connues par des dessins et des gravures.
Cette dernière composition a fait partie de la collection Despinoy,
vendue en 1850. D'après le catalogue, ce tableau n’avait pas de
très grandes dimensions, bien que le sujet comportât vingt-huit
figures ; il ne dépassait pas 0m25 de hauteur et 0m43 de largeur.

Claude Gillot a peint de même les sujets que nous connaissons
par les gravures d’Audran : La Passion des Richesses, La Passion
de l’Amour, La Passion du Jeu, que l’auteur a cherché à exprimer
dans un esprit satirique par des satyres. La biographie écrite par le
chevalier de La Touche nous apprend que le spirituel artiste avait
été agréé à l’Académie avec un tableau représentant La Veillée des
armes de don Quichotte. Nous savons, par les Procès-verbaux, qu’il
avait traité plus tard, comme morceau de réception, Le Christ con-
duit au supplice. C’était une erreur, de la part de Gillot, que de
peindre un sujet semblable. La Touche le blâme, avec raison,
d’avoir conçu ce projet ambitieux ; il nous dit, ce qui ne nous
surprend guère, que cette toile, où l’auteur avait voulu rendre une
scène « extrêmement grave », décelait de nombreuses imperfections.

Relevons encore, d’après les documents que nous avons réunis,
quelques autres tableaux de Claude Gillot. Mariette, dans X Abece-
dario, nous donne connaissance d’une peinture assez significative,
et il accompagne la citation qu’il en fait d’un commentaire que nous
devons remarquer : « Le Triomphe d’Arlequin, dieu Pan, sujet co-
mique, gravé en manière noire, par Jacques Sarabat, d’après le
 
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