LE MARQUIS DE CHENNEYIÈRES
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Bourses de voyages offrit, à quelques autres les moyens d’aller,
durant une année, étudier où il leur plairait, suivant leurs tendances
personnelles. Dès le 25 janvier 1874, les Musées nationaux avaient
été réorganisés, et M. Reiset, le doyen des conservateurs, chargé de
leur haute direction, avec l'assistance de ses anciens collègues réunis
en Conservatoire. Le 7 mars suivant paraît, au Journal officiel, la
première annonce des grandes commandes, le Projet de décoration
du Panthéon.
M. de Chennevières insistait, dans ce rapport, sur l’intérêt
urgent qu’il y avait, pour la gloire du pays, « à résumer et à con-
centrer les efforts de l’école française dans son expression la plus
haute » sur les murailles d’un édifice public, « à utiliser au décor
d’un monument digne de ce nom, d'un monument vraiment natio-
nal, le groupe d’artistes qui venait de montrer à Vienne que la
France n’avait point perdu sa suprématie en matière d’élégance et de
goût » en lui fournissant l’occasion « de monter aux sommets les
plus élevés et les plus nobles de l’art religieux et patriotique ». Dès
le 7 mai, le projet ayant été approuvé et les programmes établis, on
ouvrait « ce large concours, mémorable peut-être, utile en tout cas à
l’émulation de la génération actuelle, où les artistes français
surexcités par la solennité du monument et par le but national de
l’œuvre, n’épargneront, à coup sur, ni leurs forces, ni leur courage. »
Les travaux étaient confiés à MM. Galland, Bonnat, Puvis de Cha-
vannes, Delaunay, Meissonier, Gérôme, Joseph Blanc, Lehmann,
Cabanel, Baudry, Gustave Moreau, Fr. Millet, Chenavard, pour la
peinture, MM. Perraud, Cavelier, Chapu, Cabet, Carpeaux, Hiolle,
Mercié, Frémiet, Falguiôre, Paul Dubois, Guillaume, pour la sculp-
ture. MM. Chenavard, Gérôme, G. Moreau, Lehmann, n’ayant pas
accepté, furent immédiatement remplacés par MM. Ilébert, Jean-
Paul Laurens, Henri Lévy, Humbert. Le même jour, la décoration
du Palais de la Légion d’honneur était confiée à un autre groupe de
quinze artistes. Bientôt suivent les commandes pour le Palais du
Luxembourg (plafonds et escaliers) et le Palais de Justice à Paris,
et pour divers édifices de province, à Montpellier, Bordeaux, Rouen,
Angers, etc. L’intention de M. de Chennevières était d’entreprendre,
méthodiquement et régulièrement, la décoration de tous les édifices
ouverts au public, hôtels de ville, palais de justice, facultés,
bibliothèques, musées, chambres de commerce, etc. Une enquête,
poursuivie dans la dernière année de son directorat, lui avait
permis d’établir ce que la France possédait de surfaces murales
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Bourses de voyages offrit, à quelques autres les moyens d’aller,
durant une année, étudier où il leur plairait, suivant leurs tendances
personnelles. Dès le 25 janvier 1874, les Musées nationaux avaient
été réorganisés, et M. Reiset, le doyen des conservateurs, chargé de
leur haute direction, avec l'assistance de ses anciens collègues réunis
en Conservatoire. Le 7 mars suivant paraît, au Journal officiel, la
première annonce des grandes commandes, le Projet de décoration
du Panthéon.
M. de Chennevières insistait, dans ce rapport, sur l’intérêt
urgent qu’il y avait, pour la gloire du pays, « à résumer et à con-
centrer les efforts de l’école française dans son expression la plus
haute » sur les murailles d’un édifice public, « à utiliser au décor
d’un monument digne de ce nom, d'un monument vraiment natio-
nal, le groupe d’artistes qui venait de montrer à Vienne que la
France n’avait point perdu sa suprématie en matière d’élégance et de
goût » en lui fournissant l’occasion « de monter aux sommets les
plus élevés et les plus nobles de l’art religieux et patriotique ». Dès
le 7 mai, le projet ayant été approuvé et les programmes établis, on
ouvrait « ce large concours, mémorable peut-être, utile en tout cas à
l’émulation de la génération actuelle, où les artistes français
surexcités par la solennité du monument et par le but national de
l’œuvre, n’épargneront, à coup sur, ni leurs forces, ni leur courage. »
Les travaux étaient confiés à MM. Galland, Bonnat, Puvis de Cha-
vannes, Delaunay, Meissonier, Gérôme, Joseph Blanc, Lehmann,
Cabanel, Baudry, Gustave Moreau, Fr. Millet, Chenavard, pour la
peinture, MM. Perraud, Cavelier, Chapu, Cabet, Carpeaux, Hiolle,
Mercié, Frémiet, Falguiôre, Paul Dubois, Guillaume, pour la sculp-
ture. MM. Chenavard, Gérôme, G. Moreau, Lehmann, n’ayant pas
accepté, furent immédiatement remplacés par MM. Ilébert, Jean-
Paul Laurens, Henri Lévy, Humbert. Le même jour, la décoration
du Palais de la Légion d’honneur était confiée à un autre groupe de
quinze artistes. Bientôt suivent les commandes pour le Palais du
Luxembourg (plafonds et escaliers) et le Palais de Justice à Paris,
et pour divers édifices de province, à Montpellier, Bordeaux, Rouen,
Angers, etc. L’intention de M. de Chennevières était d’entreprendre,
méthodiquement et régulièrement, la décoration de tous les édifices
ouverts au public, hôtels de ville, palais de justice, facultés,
bibliothèques, musées, chambres de commerce, etc. Une enquête,
poursuivie dans la dernière année de son directorat, lui avait
permis d’établir ce que la France possédait de surfaces murales