TROYES ARTISTIQUE ET PITTORESQUE
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au-Pain, de la rue de la Montée-des-Changes, de la rue Paillot-dc-
Montabert, de la rue Champeaux avec sa tourelle en bois reproduite
par M. Roy, de la rue Gambey, de la rue de la Brouette, surtout de la
ruelle des Chats, où les toits par endroits surplombent ceux d'en
face1, et aussi à la vue des échappées qu’offrent le pont aux Cailles
ou le pont Saint-Aventin sur les étroits bras de la Seine où des
appentis de tout genre s’a-
vancent au-dessus de l’eau
parmi des arbustes, en un
pêle-mêle pittoresque.
Au milieu de cet amas
confus de maisons, « pareille
à un navire immense qui
fendrait les vagues, figurées
par les toits2 », la cathé-
drale Saint-Pierre et Saint-
Paul allonge et dresse sa
masse imposante, affinée
et égayée de sculptures,
dominée par sa tour unique.
Tous les siècles successive-
ment, à partir du xiu®, ont
mis la main au colossal
édifice. Remplaçant un ora-
toire du ixe siècle dédié au
Saint Sauveur, où, dit-on,
Louis le Bègue avait été
couronné par le pape Jean
VIII et qui avait été saccagé par les Normands puis incendié
en 1188, la nouvelle église, commencée en 1208 par l’évêque Hervée
qui en avait donné le plan, ne fut guère achevée que vers 1640. Les
parties les plus anciennes sont l’abside et le portail nord; ce dernier
restauré au xve siècle par l’application d'un second portail destiné à
servir de contrefort. Avant 1793, c’était la partie la plus richement
décorée du monument; on y voyait des bas-reliefs représentant le
d. Depuis la publication de son album, M. Roy a fait de cette rue le sujet
d’une nouvelle et plus grande eau-forte en couleurs (Paris, Sagot, édit.).
2. A. Babeau, introduction de Troyes pittoresque.
xxi. — 3e PÉRIODE.
54
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au-Pain, de la rue de la Montée-des-Changes, de la rue Paillot-dc-
Montabert, de la rue Champeaux avec sa tourelle en bois reproduite
par M. Roy, de la rue Gambey, de la rue de la Brouette, surtout de la
ruelle des Chats, où les toits par endroits surplombent ceux d'en
face1, et aussi à la vue des échappées qu’offrent le pont aux Cailles
ou le pont Saint-Aventin sur les étroits bras de la Seine où des
appentis de tout genre s’a-
vancent au-dessus de l’eau
parmi des arbustes, en un
pêle-mêle pittoresque.
Au milieu de cet amas
confus de maisons, « pareille
à un navire immense qui
fendrait les vagues, figurées
par les toits2 », la cathé-
drale Saint-Pierre et Saint-
Paul allonge et dresse sa
masse imposante, affinée
et égayée de sculptures,
dominée par sa tour unique.
Tous les siècles successive-
ment, à partir du xiu®, ont
mis la main au colossal
édifice. Remplaçant un ora-
toire du ixe siècle dédié au
Saint Sauveur, où, dit-on,
Louis le Bègue avait été
couronné par le pape Jean
VIII et qui avait été saccagé par les Normands puis incendié
en 1188, la nouvelle église, commencée en 1208 par l’évêque Hervée
qui en avait donné le plan, ne fut guère achevée que vers 1640. Les
parties les plus anciennes sont l’abside et le portail nord; ce dernier
restauré au xve siècle par l’application d'un second portail destiné à
servir de contrefort. Avant 1793, c’était la partie la plus richement
décorée du monument; on y voyait des bas-reliefs représentant le
d. Depuis la publication de son album, M. Roy a fait de cette rue le sujet
d’une nouvelle et plus grande eau-forte en couleurs (Paris, Sagot, édit.).
2. A. Babeau, introduction de Troyes pittoresque.
xxi. — 3e PÉRIODE.
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