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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: La vie et l'œuvre de Maurice-Quentin de la Tour
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0509

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486

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

yeux un excellent spécimen. On pourra faire autrement; je doute
qu’on fasse mieux, en cherchant à vaincre les difficultés multiples
qui n’ont découragé ni M. Bulloz, ni M. Berthaud. Je voudrais
pouvoir en dire autant du travail de M. Lapauze, mais avant d’y
venir, il ne sera peut-être pas inutile de rappeler quels efforts ont
été tentés, depuis un siècle, pour remettre en pleine lumière la vie et
l’œuvre de La Tour.

I

Malgré la célébrité précoce et la vogue prolongée dont il a joui
de son vivant, Maurice-Quentin de La Tour n’a pas tenu sous la
plume de ses contemporains immédiats la place qu’il eût été légi-
time, semble-t-il, de lui attribuer. Les notes que Mariette consignait
sur les marges de YAbecedario d’Orlandi et les comptes rendus de
Salons que Diderot rédigeait pour la clientèle royale et princière de
Grimm sont restés inconnus à nos ancêtres, et lorsque La Tour
mourut en 1788, l’Académie Royale, surprise par l’orage qui grondait
à l’horizon, ne lui accorda pas les regrets officiels auxquels il avait
droit. Le premier hommage public qui lui ait été rendu suivit cepen-
dant de très près sa mort : c’est Y Éloge historique que prononça, le
2 mai 1788, jour de la distribution des récompenses de l’école gra-
tuite de dessin fondée par La Tour, l’abbé Charles-Vincent du PlaqueR
chapelain conventuel de l’ordre de Malte et de l’église de Saint-
Quentin et censeur royal, plus tard député du Tiers pour le bailliage
de ladite ville aux Etats généraux. Ce discours, divisé en plusieurs
points comme un sermon, n’apporte pas, on peut le croire, d’élé-
ments bien précis pour la biographie du peintre., et c’est à peine si
l’historien peut y glaner quelques particularités utiles. En 1834,
l'un des auditeurs survivants de du Plaquet, M. de Bucelly d’Es-
trées, s’essaya devant ses collègues de la Société des lettres et des
sciences sur le même sujet sans l’épuiser.

C’est seulement vers 1850 que la question fut un peu plus sérieu-
sement reprise. Un projet de statue était, comme on dit vulgairement,
dans l’air, et prit bientôt quelque consistance. Champfleury, qui venai t
de préluder à ses premières recherches sur les Le Nain dans les
mémoires de la Société académique de Laon, annonçait l’intention
de rendre le même hommage à La Tour, et réunissait en une forte
brochure les articles qu’il lui avait consacrés dans le Journal de
l'Aisne et dans YAthenæum français, de Ludovic Lalanne. De cette
première version, d’une érudition hésitante et juvénile, qu'il a
 
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