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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: La vie et l'œuvre de Maurice-Quentin de la Tour
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0517

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MAURICE-QUENTIN DE LA TOUR

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d’hommes, dont un seul est inscrit au livret (celui de Ch. Parrocel,
selon le Mercure) et le second, celui de René Frémin, est qualifié
par Mariette de « très beau,, fait en sept jours et peint jusqu’aux
genouils » ; par contre, celui de Mlle de *** (de Beaupré), porté
sous le numéro 105, n’avait pas, selon Mariette, figuré à l’exposi-
tion. Au Salon de 1745, le portrait de « M. ***, ami de l’auteur »
(Duval d’Espinoy) arrache à Mariette cette exclamation : « Triomphe
de la peinture au pastel », confirmée par un passage de YAbecedario
et par une note d’Antoine Duchesne, retrouvée par M. Jules Guif-
frey sur un autre exemplaire du livret : « le roy des portraits de
La Tour », dit Duchesne. Où est-il aujourd’hui, ce chef-d’œuvre?
Au Salon de 1746 où La Tour avait trois (et non quatre) portraits
anonymes : le Dauphin, Paris de Montmartel et Restout (son mor-
ceau de réception), Mariette qualifie ce dernier d’ « admirable » ;
c’est celui sur lequel La Tour s’acharna plus tard jusqu’à le défi-
gurer et que le Louvre a dû reléguer dans un grenier. Aux onze
portraits anonymes du Salon de 1749 qu’énuméraient le Mercure
et la Lettre de l’abbé Leblanc sur cette exposition, Mariette ajoute
ceux du roi et de Mme Drevet, femme du graveur. Il n'a malheu-
reusement pas pris la même peine pour les envois de 1750, sur les-
quels le Mercure et les critiques du temps sont également muets L On
savait, par eux, que La Tour avait exposé, en 1761, les portraits du
comte de Lusace, de la Dauphine, du duc de Bourgogne, de Crébillon
père et du financier Boutin (et non Bertin, comme le disent les
Observations de l’abbé de La Porte). Saint-Aubin trouve moyen de
faire tenir dans l’étroite marge et dans le blanc des interlignes du
livret la silhouette de chacun de ces personnages et d’ajouter deux
noms à ceux que l’on connaissait déjà « M. Philippe (de la cour] des
Aides » et Dupouch, et il croque si nettement l’attitude de Boutin, la
tête penchée, le tricorne sous le bras, qu’on n’éprouverait aucune
hésitation à dénommer l’original. Des quatre portraits anonymes
du Salon de 1769, un seul, celui de Gravelot, était désigné par
une Lettre sur ce Salon ; Saint-Aubin indique ceux de l’abbé
Regley et d’un M. Patrot (?), secrétaire du duc de Belle-Isle, si
je déchiffre bien l’inscription minuscule qui entoure le croquis.

M. Lapauze a, comme Edmond de Goncourt dans la troisième

1. Au Salon de 1759, si l’on en croit Diderot, La Tour, n’ayant pu obtenir
l’emplacement qu’il demandait, n’envoya pas les « portraits sous le même
numéro » annoncés par le catalogue. Les procès-verbaux de l’Académie Royale
ne font aucune mention de cet incident.
 
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